La rue Saint-Claude à Paris, dans le quartier des Archives, est bordée de galeries d’art au style minimaliste. Un univers qui correspond bien à celui de The Frankie Shop, la boutique de Gaëlle Drevet, qui a ouvert cet été au numéro 16. La créatrice y expose sa vision précise de la mode, celle du vêtement simple mais juste, tant dans les coupes que dans les matières.

« Techniquement, c’est un style qui convient à tout moment de la journée d’une femme. Au départ, je cherchais comment m’habiller sans ressembler à une poupée ni porter de baskets. À mon avis, tout se résume à l’attitude. Un bijou, un rouge à lèvres suffisent à faire la différence », souligne cet ancien journaliste. Inspirée des codes du vestiaire masculin, c’est elle qui a revisité la doudoune ample, le bomber fluide ou encore le tee-shirt à épaulettes, maintes fois copié par les géants de la fast fashion.

Cette Française de 48 ans quitte Paris pour New York après avoir terminé ses études. Après avoir travaillé pour différentes chaînes de télévision, elle monte avec une amie sa première boutique multimarques, Pixie Market, puis se lance seule dans l’aventure entrepreneuriale, avec des idées précises en tête.

« Je cherchais un style particulier que je ne trouvais pas, même dans un style vintage. Cela n’avait pas besoin d’être trop classique ou ennuyeux. J’imaginais des coupes oversize, à la limite d’une mauvaise coupe, mais en fait elles pouvaient parfaitement tomber », explique-t-il.

Dans cet esprit très créatif, il imagine en 2014 sa boutique, The Frankie Shop, et réunit une belle sélection de mode de créateurs coréens. Un an plus tard, il ajoute ses propres créations, dont la pertinence, les prix raisonnables et les quantités ultra-réduites (moins de 100 exemplaires par modèle) font exploser la demande hors des limites de Manhattan.

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Une notoriété qui servira à transmettre des messages sociaux et politiques. Nous sommes en 2016, il monte un site de e-commerce à succès… et Donald Trump devient président des États-Unis : « Quand j’ai commencé à avoir une plus grande communauté, traiter l’actualité à travers ma marque est devenu une question de conscience ». elle glisse

Il mobilise alors l’influence de toutes les it-girls de la ville et lance un T-shirt blanc siglé du message « Pussy Power », en réaction à la fin des subventions aux associations qui soutiennent les femmes enceintes, et reverse les bénéfices à une association. Depuis, ce vêtement est devenu le symbole de leurs engagements, de la guerre en Ukraine au droit à l’avortement. Et le succès de la marque n’a fait que grandir.

Très attendu de ce côté-ci de l’Atlantique, le créateur français a ouvert un premier pop-up parisien en 2018, 14 rue Saint-Claude. Très vite, la petite boutique devient un lieu de prédilection pour les fashionistas et les célébrités, comme Leïla Bekhti, Florence Foresti ou Aya Nakamura. En s’élargissant au numéro 16, Gaëlle Drevet confirme désormais ses racines parisiennes. Sans laisser de côté le pays qui l’a fait connaître. Ambitieuse et passionnée, l’entrepreneuse souhaite implanter sa marque dans d’autres états américains et continuer à cultiver cet esprit très personnel de « Frankie » : « Il y aura toujours des tendances mais fondamentalement le style ne concerne pas seulement ce que nous nous habillons mais la façon dont nous le faisons » . réussir à le moderniser, pour qu’il dure mieux dans le temps. »

Soldes, déstockage, points de vente, tout doit disparaître !