La maison de luxe du groupe Kering avait fait scandale avec sa double campagne montrant des enfants avec des sacs en peluche BDSM et des célébrités adultes devant des documents légaux sur la pédopornographie. Après avoir renouvelé ses excuses pour la troisième fois, Balenciaga détaille maintenant comment il compte réparer son erreur.
Difficile de s’intéresser à la mode et d’avoir échappé à la dernière polémique Balenciaga. Les deux dernières campagnes de la maison de luxe du groupe Kering présentaient d’un côté des enfants avec des sacs BDSM en peluche, de l’autre des célébrités adultes devant des documents judiciaires sur la pédopornographie. Cela a provoqué l’indignation du public. A tel point que la firme a présenté ses excuses une première fois le 22 novembre, avant de porter plainte devant la Cour suprême de Manhattan (New York) sept jours plus tard, contre la maison de production North Six et le s-scénographe Nicholas Des. Mais maintenant, la route change.
Balenciaga retire sa plainte et annonce comment elle compte réparer son erreur
En effet, le 2 décembre 2022, Demna Gvasalia, actuel directeur artistique de Balenciaga, s’est personnellement excusé sur son compte Instagram :
Je voudrais m’excuser personnellement pour le mauvais choix artistique du concept de la campagne de cadeaux auprès des enfants et prendre mes responsabilités, il était inapproprié que des enfants fassent la promotion d’articles qui n’avaient rien à voir avec eux.
Bien que parfois je veuille provoquer une réflexion à travers mon travail, je ne veux JAMAIS le faire avec un sujet horrible comme la maltraitance des enfants, que je condamne. Barre de points.
J’ai besoin d’apprendre de cela, d’écouter et de dialoguer avec les organisations de protection de l’enfance pour savoir comment je peux contribuer et aider dans ce terrible sujet.
Je m’excuse auprès de toute personne offensée par les visuels et Balenciaga a garanti que des mesures adéquates seront prises non seulement pour éviter des erreurs similaires à l’avenir, mais aussi pour prendre la responsabilité de protéger le bien-être des enfants de toutes les manières possibles.
Dans la foulée, le PDG de Balenciaga, Cédric Charbit, a publiquement annoncé qu’il abandonnait les poursuites contre la maison de production North Six et le scénographe Nicholas Des Jardins. Le PDG a également décrit les mesures concrètes prises par la marque pour éviter qu’un tel problème ne se reproduise : un imageboard responsable « pour évaluer la nature de nos contenus, du concept au produit final, en passant par l’expertise juridique, la durabilité et la diversité ». Par ailleurs, la maison précise avoir réorganisé son pôle image et s’est également appuyée sur une agence de communication externe, pour une plus grande vigilance.
Se racheter une vertu après un scandale, mode d’emploi
Comme le rapporte le média spécialisé Fashion Network, Balenciaga entame désormais une formation interne de ses équipes sur la « communication responsable », ainsi qu’une tournée des associations de protection de l’enfance. Un fonds a même été ouvert dédié à ce type d’organisation.
Retrait des campagnes incriminées, lettre d’excuses des principaux concernés qui assument la responsabilité plutôt que de blâmer les subordonnés « fusibles » habituellement très utiles, avis de réorganisation du service en cause et de formation, rapprochement avec les associations sur le sujet, et surtout des dons en espèces pour racheter une vertu… Un programme qui coche toutes les cases pour une bonne gestion de crise.
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