Voix d’expert : Dr Patrick Serog, nutritionniste à Paris et auteur de Bien manger, bien vivre, bien vieillir ! (éd. Sous presse).
France Dimanche : Quelle est la chose la plus importante à faire quand on a trop mangé et/ou trop bu en vacances ?
Dr Patrick Serog : Il faut avant tout rester bien hydraté car on ne boit jamais assez d’eau lors des festins et souvent un peu trop d’alcool. Il faut donc consommer le lendemain deux litres de liquide, que ce soit de l’eau, de la tisane (surtout à base de menthe fraîche ou séchée, que l’on infuse une quinzaine de minutes pour qu’elle libère ses propriétés chimiques dans la décoction) ou du bouillon clair. C’est primordial.
FD : Quelles sont les trois erreurs les plus importantes à ne pas commettre ?
PS : Premièrement, il vaut mieux ne plus manger de plats gras le lendemain, pour éviter de stimuler à nouveau notre foie, qui sécrète de la bile pour que nous puissions digérer les graisses. Privilégiez donc les aliments maigres (comme une tranche de jambon, un morceau de poulet, une portion de légumes et un morceau de fruit). C’est plus que suffisant. Il vaut bien sûr mieux ne pas boire (trop) d’alcool afin de laisser le foie se reposer, car c’est l’organe qui en fait le plus pendant les vacances. Il faut savoir que tant que l’alcool n’est pas éliminé de l’organisme, il continue de faire des ravages dans tout le corps et le cerveau. Enfin, je tiens à préciser que la veille de la fête il est recommandé de manger peu et peu gras !
FD : L’exercice physique (lequel et combien de temps) peut-il vous aider à vous sentir mieux ?
PS : La marche est idéale pour activer le métabolisme. Mais l’entraînement continu est déconseillé, car c’est un effort supplémentaire demandé à l’organisme alors qu’il a déjà beaucoup souffert ! Je préfère donc recommander la journée de repos. Vous pouvez reprendre une activité sportive plus soutenue dès le lendemain.
FD : Qu’est-ce qui doit nous guider pendant le repas de fête, exactement ?
PS : Essayez de limiter les graisses et les huiles. Autrement dit, si vous avez du foie gras en entrée au menu, suivi d’un tournedos Rossini, tenez-vous-en à ne manger que de petites portions de fromages et un dessert forêt noire. Sinon, vous risquez de passer une mauvaise nuit. Attention surtout aux quantités !
La bûche de Noël… plutôt pâtisseries ou surgelés ?
Mon bâtonnet fourré à la crème au beurre n’est plus trop à la mode, et c’est tant mieux, car il est riche en acides gras saturés, facilement stocké par l’organisme et mauvais pour le système cardiovasculaire. De plus, elle est parfois un peu nauséeuse.
Optez donc pour la bûche glacée à base de sorbet qui ravira petits et grands pour seulement 140 kilocalories/100 grammes, bien plus judicieux pour compléter le repas.
LES PLANTES A LA RESCOUSSE Elles sont au nombre de trois, et elles ont le pouvoir de soulager l’indigestion :
Pièges à calories Voici quelques chiffres pour vous rappeler la teneur en calories des menus de vacances :
215 C’est le nombre de kilocalories dans une tranche de foie gras.
480 C’est le nombre de kilocalories d’un morceau de chapon et de ses châtaignes.
400 C’est le nombre de kilocalories dans un bâtonnet de pâtisserie.
Le secret est de ne prévoir qu’un seul plat hypercalorique pendant le repas : soit du foie gras, du chapon ou de l’oie, soit du bois. Mais pas les trois ! Alors si vous choisissez le foie gras en entrée, poursuivez avec des poissons (loup, sole…) et terminez par une bûche glacée en sorbet. A Noël, les accompagnements se limitent trop souvent aux châtaignes ou aux pommes dauphines. On peut aussi penser à agrémenter le plat principal de légumes anciens (panais, topinambour et/ou rutabaga), qui peuvent donner une touche originale.
A chacun ses moyens…
Chaque médecin a sa potion magique pour traverser les jours qui suivent les festivités et rester en forme…
■ Raphaël Gruman, nutritionniste à Paris, recommande à ses patients de boire une préparation à base de gingembre et de jus de citron, qui va stimuler le foie et la production de sucs digestifs. ■ Jean-Michel Cohen, nutritionniste à Boulogne-Billancourt, recommande plutôt de boire du pétillant l’eau, qui accélère la digestion et modère le reflux intestinal.