Infirmières, médecins scolaires et enseignants travaillent ensemble pour identifier les problèmes de santé des jeunes Vénissiens.

« Le besoin est réel à Vénissieux », assure Audrey Perrimbert. Au cours des quatre dernières années, elle a été l’une des huit infirmières scolaires qui fréquentent les écoles maternelles et élémentaires de la ville. « Il y a un rôle collaboratif entre les infirmières, le médecin scolaire et les enseignants, explique Audrey Perrimbert. Ces derniers sont au contact quotidien des enfants et peuvent signaler les personnes ayant des problèmes de santé.

« Nous avons une forte présence dans les écoles, donc nous pouvons voir tous les enfants. Cela pourrait être à la demande des parents ou lors d’évaluations systématiques en grande section et en classes de CE2, poursuit l’infirmière. Puis plusieurs dépistages sont effectués : visuel, oral, auditif, graphique, phonologique. Au moindre problème constaté, l’enfant est orienté vers le médecin scolaire qui procédera à un examen plus approfondi et, si nécessaire, l’orientera vers un autre professionnel de santé.

Mais à Vénissieux de nombreux personnels de santé manquent à l’appel. « En l’absence de suivi régulier, certains enfants ont des problèmes oraux, visuels, auditifs ou de langage. Il faut beaucoup de temps pour obtenir un rendez-vous et les difficultés peuvent perdurer. »

Le service des infirmières scolaires a été créé en 1997 par la commune de Vénissieux. Peu de municipalités disposent d’un tel outil. Dans la plupart des villes, les infirmières ne sont présentes qu’à partir de l’université et sont donc liées à l’éducation nationale. « La volonté de la ville était de mener des actions de prévention et d’assurer un service de proximité. Cela évite les problèmes », rappelle Loïc Capdevilla, directeur adjoint du service municipal de prévention-citoyenneté.

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Le rôle préventif des infirmières scolaires ne se limite pas aux visites médicales. Lors d’actions collectives en classe, ils sensibilisent les enfants à la santé individuelle et donnent de nombreux conseils sur leur rythme de vie. « Avec l’atelier cité-santé on les sensibilise aux risques des écrans, au manque de sommeil, à la mauvaise alimentation, on les informe aussi sur la puberté et le harcèlement à l’école », résume Audrey Perrimbert.

Les infirmières assurent également un suivi sanitaire et un soutien psychosocial, si un enfant a « un contexte de vie compliqué comme la maltraitance ». Ils organisent des séances de vaccination et participent à la mise en place de protocoles pour les enfants présentant une pathologie comme les allergies alimentaires ou l’asthme. De nombreuses et vastes missions pour ces infirmières qui jouent un rôle crucial dans les écoles vénitiennes.