Les créateurs Sébastien Meyer et Arnaud Vaillant sont sortis lors de leur défilé Copernicus printemps-été 2023 avec le mannequin Bella Hadid aspergé d’un liquide blanc qui s’est solidifié dans la robe sous les yeux ébahis du public de la Fashion Week parisienne.

Peu de jeunes marques indépendantes parviennent à imposer leurs codes et à les imprimer sur la rétine collective. Mené par le duo city et studio de Sébastien Meyer et Arnaud Vaillant depuis 2013, Coperni réussit pourtant brillamment. Leur sac Swipe est déjà devenu un it-bag ces dernières années, et sa version en verre soufflé prouve l’étendue de leur créativité. On parle maintenant de leur défilé printemps/été 2023 grâce au final où la robe a été pulvérisée directement sur le corps nu de Bella Hadid.

Les détails clés du défilé Coperni printemps-été 2023

Présentée le 30 septembre 2022 à Paris, au Musée des Arts et Métiers, la nouvelle collection Coperni regorgeait de détails intéressants, parfois accessibles, parfois audacieux. Plusieurs robes faites de morceaux de verre brodés, ainsi que le sac Swipe de 1 kg d’or fondu ont marqué les esprits. Les encolures asymétriques, les épaules particulièrement hautes et carrées, et même les manches en forme de ceinture étaient des points forts constants de la collection. Mention spéciale aux bonnets de soutien-gorge qui s’affichent fièrement sur la poitrine de la robe et sont même doublés pour servir d’épaulettes. Quelques silhouettes composées d’un débardeur ou d’un gilet moulant sur une taille basse et un pantalon cargo surdimensionné se sont révélées plus commerciales, exactement dans une tendance que l’on voit déjà beaucoup dans la rue.

Le final du défilé Coperni avec Bella Hadid nue, aspergée de liquide qui se transforme en robe

Pour clore le défilé, Bella Hadid est sortie vêtue d’une simple culotte couleur chair. Manel Torres, l’inventeur du fabrican (un matériau liquide qui se solidifie au contact de la peau pour créer un vêtement prêt à vaporiser) et l’un de ses collègues ont commencé à pulvériser cette substance blanche sur son haut alors qu’elle se ratatinait pour créer une robe sur mesure . Un membre de l’équipe de Coperni est alors venu définir les bretelles et l’ourlet, ainsi que découper une fente le long d’une jambe, pour finaliser cette envoûtante prouesse technologique (inventée en 2003 quand même) avec un résultat minimaliste. Petits alchimistes de la mode, Sébastien Meyer et Arnaud Vaillant sont enfin venus saluer le public en compagnie du top model de sa génération, Bella Hadid.

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Instantanément virale sur Twitter, Instagram et TikTok, la séquence pourrait rappeler le final du célèbre défilé printemps-été 1999 d’Alexander McQueen, lorsque le mannequin Shalom Harlow dansait en robe blanche sur une scène tournante tandis que deux robots l’aspergeaient de noir et de vert de couleur industrielle. , avec la musique de « La Mort du cygne » de Camille Saint-Saëns.

Dès lors, il est immédiatement devenu un grand moment de mode pour Coperni, aux yeux des néophytes ébahis, mais aussi des connaisseurs qui peuvent y lire une forme d’hommage au grand Alexander McQueen. Une façon de s’inscrire dans une affiliation d’histoire de la mode.

S’inscrire dans l’histoire (si masculine) de la mode

Cependant, on pourrait aussi s’interroger sur la dimension inaccessible de cette performance, loin de pouvoir être répétée aussi rapidement par toutes les bourses. Et ce, même si la déclaration d’intention du défilé affirmait qu’il s’adressait à toutes les femmes, même si le stand était majoritairement composé de mannequins de moins de 30 ans, à l’exception de deux tops dits « plus size ».

Enfin, voir Bella Hadid, publiquement nue se faire asperger de liquide blanc par deux hommes tout habillés, pour satisfaire le regard masculin de deux autres hommes, pourrait aussi être discutable à plusieurs égards. Cette mise en scène ne renforce-t-elle pas la dichotomie sexiste de la femme muse silencieuse qui sert d’objet aux hommes actifs qui projettent sur elle ce qu’ils veulent ?

Ce n’est pas le genre de réflexion qui rentre dans une story Instagram, tweet, TikTok, et autres streams sans mémoire qui favorisent la viralité.

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