On s’y attendait : un bateau mousse vers Ouessant occupé par des ornithologues amateurs. Leurs bottes en caoutchouc ont atterri sur un sol solide, leurs jumelles et autres lentilles de téléphone ont frôlé le ciel, un cercle plein de falaises et de buissons. Les phares et les moutons en liberté ne sont pas loin. L’île Breton, en forme de crabe, est une destination pour les « macocheurs » en herbe d’oiseaux rares. Il est monté dans sa camionnette blanche garée devant la mairie, Denis Palluel, 62 ans, ne portait pas de gâteau.

Cet ancien enseignant ne s’étonne plus de ces émissions de pied de grue et de recherche, qui se répètent chaque mois d’octobre. Elles se poursuivent pendant la saison estivale où la population double ou atteint en même temps 3 000 personnes, la démographie de cette île de 15 kilomètres carrés il y a cent ans.

Sur le tas

Le maire, qui en est à son cinquième mandat consécutif depuis 1995, pourrait-il passer un oiseau rare en politique ? Ce Marseillais de naissance, qui a grandi à Sochaux et est arrivé à Ouessant pour commencer à enseigner au début des années 80, assure que cette commande est la dernière. «  Je suis une personne qui doute toujours, je me demande si je ne fais pas trop le mandat, si je fais bien les choses », dit-il, le café fume devant lui. « Il a beaucoup de potentiel », résume Jean Gouzien, conseiller de la commune, sans nier le conflit. « J’ai appris au travail. Mais quand tu as un territoire avec une limite où tu vois ses frontières, tu as l’illusion de gouverner le pays. Ce n’est pas un mensonge », commence l’édile qui a soigneusement enseigné l’histoire-géographie aux collégiens jusqu’à retraite, «  il y a deux premières périodes ».

Récemment élu à la région, il a défendu, il y a quelques jours, un nouveau programme du Gouvernement-région de 10 millions de dollars pour les îles qui court jusqu’en 2027. C’est un partisan actif de la répartition de la commune d’insularité, votée en La loi de finances, en 2017, rappelle à qui veut l’entendre certains surcoûts de soins occasionnés par l’éloignement, comme les frais d’une déchetterie et d’une station d’épuration. « J’ai un budget pour la commune de 2.000 habitants [sur 846 recensés par l’Insee, ndlr] », compare-t-il, donné deux millions pour travailler.

Dernière victoire du pays qui s’attire la possibilité du changement et de la rareté : la reconnaissance par la loi « 3DS » de « la clarté et l’importance des petites îles de la Manche et de l’Atlantique », recueillie, notamment, dans l’Organisation des Iles du Ponant. , que Denis Palluel a dirigé de 2008 à 2021. Face à un marché du logement en croissance, la première demande peut être enregistrée dans un secteur difficile, habituellement réservé aux villes de plus de 50 000 habitants. Car, avec peu de terrains à bâtir et près de la moitié des résidences secondaires, Ouessant est devenu un lieu d’inquiétude, et pas seulement pour les générations. « Il faut aimer le challenge pour être le maire de l’île ! Tout est très difficile », confie son ami, l’ancien maire de Molène, Daniel Masson.

À Lire  lot Rififi à Biars-sur-Cère, le maire limoge son adjoint, l'opposition dément un coup d'Etat

Eviter l’hibernation

Sur certaines îles, la composition des conseils locaux n’a été modifiée que par l’arrivée de personnes qui n’y habitent pas à l’année. Cependant, trouver un lieu de séjour est important pour y sécuriser les actifs. Denis Palluel a récemment récupéré les clés de deux bâtiments communaux rénovés ; Le conseil en supervise 50.

Dans le rétroviseur quelques projets ont été lancés : l’ouverture d’une distillerie, l’installation de deux fermiers et d’un marché paysan, la mise à disposition d’un hangar agricole. Surtout, évitez le blocage et l’image d’une île de confettis de neige.

Depuis quelques années, faute de raccordement au réseau électrique continental, l’investissement dans la transition énergétique occupe une place centrale et, avec lui, le statut du maire. Des hydroliennes et des panneaux solaires fonctionnent pour alimenter une centrale électrique au fioul pour la production d’électricité très intensive en carbone.

L’installation d’une éolienne côtière à l’entrée de l’île, objet d’un recours devant la cour de justice, a provoqué une émeute avec la pétition de plus de 3 000 personnes munies de pancartes et le lancement d’un groupe d’opposition « aérienne » contre la menace. la biodiversité et le manque de consultation mais la réticence à s’engager dans la critique personnelle. «  Le maire critique la difficulté de mener à bien certains projets sur l’île qui est vue tantôt comme un laboratoire d’innovation, tantôt comme un sanctuaire protégé  », peut-on lire dans le récent rapport de la cour régionale des comptes, qui fait état de « beaucoup d’erreurs  » dans la gestion de la commune. Denis Palluel a encore du mal à digérer la conclusion. «  C’est une forme d’atteinte à l’indépendance de l’administration municipale  », a déclaré Tutu.

Mieux que le 49.3

L’homme, fier de son potager, ne cadre pas avec les insulaires soi-disant tranquilles. Le mantra du père de cinq enfants : « Ouessantins, garde ton sang-froid. C’est bon de rire. » Denis Bredin, directeur de l’Association des îles du Ponant, se souvient de son foson qu’il lançait bruyamment à Manuel Valls lors de la visite de l’ancien Premier ministre en 2015. «  Ouessant, tout simplement, la latitude 48.45 . Mieux que 49,3 ! En référence à son adhésion au Parti socialiste, qu’il n’a pas renouvelée après la présidence hollandaise.