Initialement prévu au printemps dernier, le Belge Max Colombie, alias Oscar And The Wolf, vient à La Cigale en résident pour l’une des dernières étapes de sa tournée européenne, qui a débuté la présentation de son troisième album, The Shimmer. L’histoire d’une victoire !
La soirée commence en douceur avec l’arrivée de MEYY. Dès les premières notes de « Do It », on comprend vite pourquoi il a choisi Oscar And The Wolf pour sa tournée. La (très) jeune femme nous plonge immédiatement dans une atmosphère hypnotique, sa voix soul accompagnant une chorégraphie envoûtante qui fait écho à la tête d’affiche de la soirée. Évoluant sur une plateforme surélevée, l’artiste passe de titres psychédéliques à des titres dansants, comme son nouveau titre, « Blush ». Accompagné d’un DJ et d’un pianiste parisien au synthétiseur, le jeune Belge s’adresse régulièrement au public en français. Ce dernier est très bienveillant, acclamant avec de vifs applaudissements entre chaque chanson. MEYY semble très excitée par cette réception, et elle arbore un sourire tout le temps. Si le montage ne fait pas partie de ces premiers volets qui sautent aux yeux, sans aucun doute, il parviendra à créer une belle ambiance et à attiser la curiosité de nombreux téléspectateurs.
The house of wolves
Après vingt petites minutes d’attente, les lumières s’éteignent pour laisser place à un éclairage tamisé où une voix robotique dit : « Alors prends soin de toi, prends soin de moi, je suis toujours là, tout ce dont tu as besoin ». Ces paroles d’ouverture sonnent familièrement, et pour cause : elles sont tirées de « Strange Entity », sans doute la chanson la plus célèbre d’OSCAR ET LE LOUP !
Lunettes de soleil et costume gris à sequins, il semble alors embrasser le chant de cette version très solennelle de l’artiste, avant de provoquer les premiers sursauts de l’explosion finale. Si le choix de jouer son titre le plus populaire semble audacieux au premier abord, il a le mérite de mettre l’ambiance à un très haut niveau. Spoiler : Il ne tombera plus.
Malgré son énorme popularité en Belgique, au point de jouer dans des Arenas aux vingt mille places, c’est une mise en scène logiquement plus minimaliste qui nous est proposée ce soir. Fleming évolue complètement nu, sans que son nom n’apparaisse nulle part. La scénographie, c’est essentiellement le charisme du frontman, qui dégage un incroyable magnétisme dans ses mouvements.
Un public “on fire”
L’artiste le démontre sans tarder alors qu’il poursuit avec « Donnie’s Dream », lui permettant de filer dans son style si particulier. Le public était impatient d’imiter cette « Dancing Machine » et de se déhancher joyeusement sur les sons synthpop d’Afterglow, son dernier EP sorti début juin.
Le dandy a beau chanter « I don’t wanna see you » dans les premières notes du très remarqué « James », il profite de cette belle ouverture pour enlever ses lunettes, allant sur quelques notes très pointues avant d’envoûter le public. . Le public le rendra immédiatement, recouvrant même la voix de Max qui, souriant, laissera La Cigale reprendre le premier couplet de « Breath ».
Si le showman attire tous les regards, les six membres de son line-up savent aussi prendre du recul pour briller, laissant surtout le soin à son guitariste, qui danse jusqu’à la fin de « On Fire » avec un solo luxuriant. . Le son est impeccable, et il prend des airs explosifs au démarrage du « Joaquim » résilient qui rend les roadies dingues ! « The Game » et ses accents hip hop ou « Nostalgic Bitch », en revanche, prennent directement une nouvelle dimension, libérant une fois de plus le bien.
Un moment de communion totale
L’enthousiasme de la foule semble aller droit au cœur d’Oscar et le loup, qui finit par tomber à genoux, les mains en forme de cœur, avant que la communion ne s’étende devant lui. Si le frontman parle peu, ses sourires sont constants, et les regards échangés entre les musiciens en disent long.
L’intensité baisse pour l’accalmie bien méritée, « Ghost Of You » et « You’re Mine », éclairées par la lumière du téléphone portable. L’équipe est au complet et reconnaissante, la parole tremble, c’est un plaisir absolu ! Ce terrain semble apte à lancer le nouveau « All Night » et ses influences drill américaines, avant que le groupe ne s’échappe dans une version ré-orchestrée du classique « Princes » (dont un extrait du « Starboy » de The Weeknd).
Le bis est ensuite tonitruant, débouchant sur un retour à « Exotic », qui sert de lancement à une anthologie « Fever », achevant la transformation de La Cigale en trampoline géant. La soirée se termine en apothéose avec « Warrior », récemment adopté par les fans, qui forment un « W » avec leurs doigts. Les musiciens tombent dans leurs bras et repartent pour une nouvelle salve d’applaudissements.
Bien que la date initiale ait dû être reportée en raison d’une période difficile que traversait Max, ces difficultés semblent loin de la victoire reçue en cette soirée de générosité et de plaisir partagé. Ce moment va jusqu’à se prolonger devant La Cigale, avec une soirée impromptue après les quelques chanceux qui ont attendu devant le tour bus du groupe. Point d’exclamation dans l’un des meilleurs concerts de l’année !