Ah ça, je suis presque sûr que c’est vrai, parce que j’ai les yeux bleus, et je peux vous assurer, dès qu’il y a un tout petit rayon de soleil, ça y est, je louche tellement fort que ça me met mal à l’aise. Donc personnellement jamais sans mes lunettes de soleil ! Mais bon, nous nous habituons aux mythes et aux idées fausses ici, donc cela vaut toujours la peine de vérifier cette croyance.

Avant de répondre à la question, savez-vous ce qui rend les yeux sensibles à la lumière ? En général, il n’est pas très confortable de regarder une source lumineuse plus ou moins longtemps. Mais si on regarde ensuite le soleil, c’est carrément dangereux !

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Protégez vos photorécepteurs !

Au niveau de la rétine, les cellules photosensibles peuvent être gravement endommagées par une lumière intense. Ces fameuses cellules sont les cônes et les bâtonnets, les photorécepteurs, qui sont les éléments clés de la vision et sont situés au bas de la rétine. Leur travail consiste à convertir les photons, et donc les particules lumineuses, en un signal envoyé au cerveau via le nerf optique. Cela nous permet de voir les images et les objets qui nous entourent. Les bâtonnets et les cônes ne sont pas présents au même endroit ni en même quantité. Les bâtonnets représentent 95 % des 100 à 130 millions de photorécepteurs présents dans nos yeux. Ils sont placés à la périphérie de la rétine pour nous permettre de voir dans des conditions de faible luminosité. Ils nous donnent une image inexacte de notre environnement et dans différentes nuances de gris. En revanche, comme les cônes nous sont utiles pour lire et bien voir, ils sont principalement concentrés au cœur de la rétine, dans la région dite maculaire. C’est la zone où l’acuité visuelle est la plus grande. Ce sont aussi les cônes qui nous permettent de distinguer les couleurs ! Il existe trois types, chacun représentant une partie du spectre des couleurs. Nous avons le cône S qui est sensible à la lumière bleue, le cône M qui est sensible à la lumière verte et enfin le cône L qui préfère la lumière rouge. Bref, ils complètent bien le travail des baguettes.

Oui, mais le problème c’est qu’il ne faut pas en abuser avec une lumière intense comme celle du soleil, sinon ces photorécepteurs peuvent être gravement endommagés voire détruits ! Et selon la gravité des dommages, la vision peut être perdue temporairement ou définitivement. Si nous regardons le soleil sans protection pendant un peu trop longtemps, cette lumière réchauffe les photorécepteurs. Du coup, la température de ces cellules de la rétine a tendance à s’élever, les endommageant et, dans des cas extrêmes ou prolongés, peut entraîner leur mort totale. Le résultat ? Au mieux, une lésion rétinienne qui finit par résoudre, au pire, l’apparition d’une zone aveugle. Oui, si nos yeux sont sensibles à la lumière, c’est simplement parce que les photorécepteurs qui sont censés la traiter, eh bien, ils ne sont pas conçus pour se prélasser dans la pilule au milieu d’une esquive, aussi simple que cela. Alors protégez votre rétine !

Tout compte fait, une histoire d’iris

Et bon, pas de chance, c’est un soleil radieux aujourd’hui, mais vous êtes sorti sans lunettes, merde ! Si vous vous observez un peu, vous constaterez que vous plissez instinctivement les yeux pour plus de confort. C’est parce que les yeux sont un peu comme un appareil photo, dont le film serait la rétine, la pupille serait le diaphragme et l’objectif serait la lentille. La rétine capte l’image, et pour qu’elle soit nette et ne déforme pas les couleurs, elle doit être focalisée, ce qui est fait notamment par le cristallin de l’œil, qui agit comme une sorte de lentille déformable. Enfin, selon la lumière, les photographes vous diront de fermer ou d’ouvrir le diaphragme. C’est le rôle de notre pupille qui se dilate ou se contracte pour laisser passer plus ou moins de lumière. Mais parfois, le travail de l’élève ne suffit pas ! Dans ce cas, comme les photographes, nous utilisons un pare-soleil. Si la lumière est trop forte, mieux vaut en mettre sur votre objectif pour éviter de revenir avec des photos toutes blanches. Et devinez quoi, on fait la même chose à nos yeux en plissant les yeux ! Nos propres pare-soleil sont nos paupières et nos cils. Ils nous permettent, en fermant légèrement les yeux, de laisser entrer moins de lumière pour continuer à distinguer notre environnement, nos formes, nos couleurs, etc.

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Dans tous les cas, cela est commun à tous les types d’yeux, quelles que soient leur couleur et leur sensibilité. Mais la question exacte est maintenant : la couleur de l’iris peut-elle avoir un impact sur la sensibilité à la lumière ? Oui, la tension est insupportable, je sais. Eh bien la réponse est non ! En fait, l’iris, la partie colorée de l’œil, possède deux couches de pigment différentes. La première couche indique la couleur des yeux et varie d’une personne à l’autre. On retrouve donc le bleu dans toutes ses nuances, le gris ou encore le vert puis le marron, du noisette au chocolat et enfin le noir. La deuxième couche de pigment, en revanche, a une couleur sombre et est commune à tous. Oui, quelle que soit la couleur de vos yeux, vous avez cette couche de pigment foncé sous la couche de pigment coloré. Et c’est cette couche qui permet la tolérance à la lumière. Pour les personnes aux yeux clairs, la première couche est légèrement moins pigmentée que pour les personnes aux yeux foncés. On pourrait donc dire, eh bien, c’est pourquoi les personnes aux yeux bleus sont plus sensibles. Oui, nous pourrions, mais ce serait une erreur ! Cette quantité de pigment est certes moindre, mais elle n’affecte pas la protection de la deuxième couche. Par conséquent, nous comprenons que quelle que soit la quantité de pigment dans la couche supérieure, la deuxième couche fait la vraie différence dans la protection des yeux contre le soleil. La couleur des yeux n’a donc aucun effet sur la façon dont la rétine absorbe les rayons lumineux. Alors désolé de décevoir certaines personnes qui adorent mettre des lunettes de soleil quel que soit le temps sous prétexte qu’il faut faire attention avec ses yeux clairs bla bla mais on sait maintenant que c’est juste park e, de vouloir montrer à tout le monde ses belles nouvelles lunettes de soleil. Les personnes avec des nuances de bleu, de vert ou d’autres nuances claires n’ont pas plus de raisons de se faire mal que les personnes aux yeux foncés.

Choisir de bonnes lunettes, et consulter si besoin

Cependant, je vais le nuancer un peu. Car oui, quelle que soit la couleur de l’œil, il peut y avoir des pathologies qui le rendent plus ou moins sensible à la lumière. Par exemple, les personnes atteintes d’albinisme peuvent se trouver dans les deux couches de leur iris en raison du manque de pigment. Toute la lumière va donc directement dans la rétine. La photophobie, comme on l’appelle, peut également provenir d’affections oculaires comme la conjonctivite, les migraines, le décollement de la rétine, le glaucome et bien d’autres choses. Si jamais vous constatez que vous avez une sensibilité supérieure à la moyenne ou habituelle, il est parfois judicieux de consulter un ophtalmologiste pour un examen.

Mais sans alarme, lorsque le soleil brille, il est normal de cligner des yeux, dans ce cas vous pouvez les protéger avec des lunettes adaptées. Pour bien les choisir, il faut garder quelques éléments à l’esprit. Premièrement, ils doivent porter le marquage CE, qui certifie leur conformité aux exigences de santé et de sécurité de la directive européenne. Vous devez également porter un filtre UV qui dit 100% UV ou UV400 ou E-SPF50. Il faut aussi faire attention à l’indice de protection, c’est très important ! 3 pour les adultes à la mer et à la montagne ou 4 pour les enfants et les adultes, par exemple en alpinisme. Et enfin la qualité des verres. Ils doivent être organiques ou en polycarbonate. S’il vous plaît, vos lunettes !