Après Chitose Abe, Glenn Martens et Olivier Rousteing, c’est cette fois le créateur Haider Ackermann qui est invité par Jean Paul Gaultier à redéfinir ses règles pour un défilé de vêtements haute couture. Le beau résultat a été donné le 25 janvier 2023 à Paris. Décryptage est un vibrant hommage.

Pendant de nombreuses saisons, le grand Jean Paul Gaultier a pris sa retraite mais il a confié la direction de sa maison à différents créateurs. Après la Japonaise Chitose Abe (à la tête de la marque Sacai qu’il a fondée), le Belge Glenn Martens (actuel directeur artistique de Y/Project et Diesel) ou encore le Français Olivier Rousteing (DA de Balmain dans l’immédiat), celle de Haider Ackermann. tourner pour le laisser s’entraîner avec style.

Qui est Haider Ackermann, dernier créateur invité par la maison Jean Paul Gaultier

Connu pour ses éclats de couleurs soudains sur de beaux tissus mélangés à des coupes pointues, Haider Ackermann a dirigé sa propre maison de 2001 à 2020, avant de prendre sa retraite et de se consacrer à des projets privés. C’est lui qui a marqué bon nombre des looks les plus médiatisés de l’acteur Timothée Chalamet ces dernières années. Il vient de signer une collaboration avec le fabricant de jouets italien Fila, dont la date d’ouverture n’a pas été annoncée, après être devenu consultant créatif pour la Maison Ullens, la marque de luxe belge, en 2021.

Favori des critiques, mais méconnu du grand public, Haider Ackermann a été affecté à la conception de Berluti (tailleurs pour hommes, propriété du groupe de luxe LVMH) de 2016 à 2018, alors que Karl Lagerfeld a déjà mentionné qu’il était la seule personne qu’il voit le remplacer chez Chanel, et les rumeurs d’affaires le voient souvent nommé à la tête d’une grande maison. C’est là que Haider Ackermann a présenté cette nouvelle collection haute couture Jean Paul Gaultier.

Jean Paul Gaultier haute couture printemps-été 2023 par Haider Ackermann

Ainsi, Haider Ackermann a présenté sa collection Jean Paul Gaultier haute couture printemps-été 2023 le 25 janvier 2023 à Paris, la capitale de la maison. Dans une scène élégante, sur un tapis bleu glacé, les mannequins défilaient lentement, rehaussant les standards des mannequins du siècle dernier, l’âge d’or de la couture. Ce qui est autorisé à prendre le temps de menacer l’exactitude du mélange d’informations.

Les quatre premiers looks semblent être des accessoires sur le smoking avec les jeux de ceintures près de l’origami, du blanc français attaché à la veste, si ce n’est une chemise qui n’a pas été bustier (avec des seins Gaultier transparents, comme la figure 5 et 6 d’ailleurs) ou des plumes de poulet bleues spectaculaires. Ces passages montrent le talent coloriste de Haider Ackermann qui oppose les couleurs sur le devant et le dos, faisant de chaque ligne un espace couture (voir 20 comme une veste azur sur un pantalon assorti, une jambe pour couvrir et dévoiler l’autre à travers un pierre qui montre une couleur rouge vif).

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Hommage mécanique et hérissons haute couture

On retrouve ainsi les visages familiers de Haider Ackermann de mantes religieuses sous acide, ainsi que ses rideaux inspirés des Touaregs qu’il a rencontrés dans son enfance dans les manteaux de ses parents géographes en Afrique. Les détails ci-joints rappelaient également son amour pour le travail de Germaine Émilie Krebs (1903-1993), dite Alix Grès, dont la maison Madame Grès a marqué l’histoire de la mode. C’est à lui que l’on doit le pli dit Grès (créé lors de la construction du vêtement, puis cousu) qu’il utilisa pour créer des vêtements intemporels d’inspiration ancienne, et qui semble aujourd’hui réinterprété par Haider Ackermann pour Jean Paul Gaultier (notamment sur les faces 8, 12, 13, 23, mais aussi sur la ceinture des pantalons 5 et 6).

Plus que les tendances de la mode sur les yachts, la marque a rendu hommage à la popularité de la haute couture elle-même et de toute son ingénierie. C’est pourquoi les looks 14 (robe blanche pure sous une robe noire entièrement recouverte d’aiguilles et un manteau assorti) et 26 (ensemble de survêtement lilas lui aussi entièrement brodé d’aiguilles) sont particuliers, il devient aussi un œil. c’est le tailleur que Jean Paul Gaultier réinterprète souvent. D’autres looks hérissés peuvent rappeler les hérissons haute couture : dans les plumes attachées autour du cou de la robe du look 15, dans le bustier de fourrure beige du sky jumpsuit du 18, dans une jupe de plumes toute noire et longue- hauts à manches. en écailles de jais à partir de 35, et un saut d’écailles blanches au chapeau de la mariée à partir de la fin.

En plus du passage 17 il y a un short noir et le haut avec la phrase « Libre, j’écris ton nom » (d’après le poème de Paul Eluard) sous un manteau il est installé avec les mêmes mots noirs sur le gris dans la couleur jaspe ligne, on peut deviner une référence à la lutte des femmes iraniennes à travers la bande. Habituellement l’hymne révolutionnaire de Shervin Hajipour « Barayé » (liberté). Tous ceux qui côtoient la haute couture et les droits des femmes vont adorer.

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