Le manque d’activité physique, une alimentation pauvre en fibres, une hydratation insuffisante, le stress, les changements de mode de vie, l’arrêt du tabac ou les voyages peuvent ralentir le transit intestinal. Lorsque la constipation s’installe à long terme, il est possible de recourir à des laxatifs, afin de faciliter le passage des selles et trouver un soulagement. Chaque type de laxatif a cependant un effet spécifique : dr. Laure Martinat, médecin, experte en phyto-aromathérapie, donne des conseils pour choisir le plus adapté, avec la recommandation de ne pas l’utiliser pendant longtemps.

La constipation se caractérise par une difficulté à uriner. Il faut distinguer la constipation occasionnelle de la constipation chronique. Lorsque les selles sont rares (moins de trois par semaine) ou difficiles (selles dures et sèches ; présence d’hémorroïdes voire de sang dans les selles) pendant au moins six mois, on parle de constipation chronique. Cependant, c’est relatif : vous ne pouvez aller à la selle que deux fois par semaine et vous sentir parfaitement bien. Seuls les symptômes douloureux indiquent un problème de constipation.

La sensation de lourdeur, les ballonnements constants, les crampes ou encore les douleurs abdominales peuvent être vraiment gênantes au quotidien. Ses causes sont différentes : elle peut être la conséquence d’un changement de mode de vie (voyage notamment) ou d’alimentation, d’un manque de fibres dans l’assiette, d’une hydratation insuffisante. Mais aussi pour les problèmes psychologiques, le stress ou le sevrage tabagique. Il s’agit d’un problème courant, touchant 3 à 5 % de la population, et il touche particulièrement les personnes âgées. Chez les personnes âgées, la constipation chronique peut parfois entraîner une occlusion intestinale.

Quelle est l’action des laxatifs ?

Soignant la constipation, les laxatifs permettent de trouver un soulagement au quotidien. Ces substances améliorent la consistance des selles et facilitent leur évacuation. Chaque type de laxatif fonctionne différemment et a son propre début. Il est donc important de les connaître, de les distinguer et de déterminer celui qui vous convient. « Il y a la constipation de transit, qui renvoie au ralentissement du transit, et la constipation terminale, qui renvoie à la difficulté d’évacuation. Le médecin ajuste donc le choix du type de laxatif en fonction du type de constipation, car tous ne fonctionnent de la même manière », explique le Dr Laure Martinat, médecin, phytoexperte. -aromathérapie, micronutrition et auteur du livre « Immunité, maladies infectieuses et convalescence : renforcer la santé naturellement », aux éditions Quintessence.

Autre situation dans laquelle l’utilisation de laxatifs est recommandée : la préparation du côlon avant coloscopie ou en préopératoire avant chirurgie colique ou rectale ou chirurgie proctologique. En général, ce traitement n’est pas destiné à une utilisation à long terme. Il est recommandé de l’utiliser occasionnellement, afin de surmonter les épisodes douloureux.

Quels sont les différents types de laxatifs ?

Il existe des laxatifs médicamenteux et des laxatifs naturels. Leur durée d’action dépend du type de laxatif choisi et de son mécanisme d’action.

Les laxatifs médicamenteux, disponibles sur ou sans ordonnance

Tous se prennent par voie orale, sous différentes formes (liquide, sachets de poudre à diluer dans l’eau, gélules, comprimés, etc.), sauf les suppositoires, qui s’administrent par voie anorectale.

Concernant les laxatifs dits naturels

Quels sont les laxatifs les plus couramment utilisés ?

La grande majorité des laxatifs sont disponibles sans ordonnance, qu’ils soient naturels ou non. « L’éducation des patients est donc très importante car au final chacun peut faire ce qu’il veut et peut potentiellement tout faire. N’oubliez pas que prendre des laxatifs n’est jamais anodin », insiste le spécialiste. Pour la constipation de transit, les laxatifs osmotiques non physiologiques et les laxatifs en vrac sont souvent préconisés en première intention. Parmi les laxatifs osmotiques, on peut citer le lactulose (Duphalac®) ou le macrogol (Forlax®).

Mais aussi du mana de cendres dans la version naturelle. Parmi les grands laxatifs, l’ispaghul est souvent recommandé et disponible en magasin bio ou en vente libre (Spagulax®). « Les laxatifs lubrifiants à base de paraffine (Lansoyl®) sont moins couramment prescrits car ils interfèrent avec l’absorption de certains nutriments, notamment les vitamines liposolubles telles que la vitamine A, D, K ou E. Quant aux laxatifs végétaux stimulants ou irritants tels comme nerprun ou séné (par exemple Puresennide®), leur utilisation doit être évitée autant que possible. Ils ne doivent être pris que sur avis d’un médecin, dans des situations bien précises et sur une durée plus courte. Enfin, dans la constipation terminale, les laxatifs anorectaux sont préférés sous forme de suppositoires (Eductyl®) ou sous forme de micropipettes (Microlax®) ».

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Qui peut en prendre ?

Tout dépend du type de laxatif et de son mécanisme d’action. Les laxatifs osmotiques sont faciles à utiliser et peuvent être utilisés par tous, sauf contre-indications (allergie, intolérance). Ils peuvent être utilisés à long terme. « La seule différence est que les laxatifs osmotiques salins à base de sels de magnésium sont plus irritants et moins bien tolérés. On les évite au maximum, poursuit le Dr Laure Martinat. Les laxatifs stimulants sont contre-indiqués chez l’enfant et la femme enceinte et doivent être utilisés de courte périodes (maximum 7 à 10 jours) ».

Les laxatifs rectaux peuvent être utilisés par tout le monde sauf s’ils sont contre-indiqués (par exemple, blessure anale, intolérance). « Ils peuvent être utilisés au long cours, mais évidemment après un examen médical qui justifie la nécessité de ce type de laxatif (cela est nécessaire, par exemple, chez les patients présentant des troubles de la défécation, après une chirurgie anorectale ou une radiothérapie) ».

Ils peuvent également être utilisés en cas de syndrome du côlon irritable s’il se manifeste par une constipation. De manière générale, l’avis d’un médecin doit toujours être obtenu au préalable pour confirmer le diagnostic de constipation et ne passer à côté d’aucune pathologie sous-jacente (par exemple, cancer du côlon).

Des contre-indications ?

Les laxatifs ne doivent pas être utilisés en cas de douleurs abdominales de cause inconnue, de syndrome occlusif ou d’hémorragie gastro-intestinale de cause inconnue. « Surtout avec les enfants, il faut toujours tenir compte de l’avis du pédiatre et utiliser les laxatifs pédiatriques prescrits et recommandés par lui, après vérification auprès d’un gastro-entérologue », rappelle le Dr. Laure Martinat.

Quels sont leurs effets secondaires ?

Les principaux effets secondaires varient selon les laxatifs utilisés :

Que se passe-t-il en cas d’excès ou d’utilisation prolongée, voire détournée ?

Le premier risque est la survenue de douleurs abdominales, de ballonnements avec diarrhée, qui peuvent à eux seuls entraîner une déshydratation, des troubles ioniques (hypokaliémie) et une irritation des muqueuses anales ou intestinales. En particulier, les laxatifs stimulants, qui sont des laxatifs puissants, nécessitent une grande prudence et ne doivent pas être pris à fortes doses ni sur une longue période, au risque d’être nocifs pour la santé. Leur utilisation doit également être adaptée à leur mission première. Il serait dangereux, par exemple, de les utiliser dans le but de perdre du poids.

Peut-on réduire la constipation autrement qu’en prenant des laxatifs ?

« Oui, insiste le spécialiste. Par ailleurs, l’utilisation de ces produits ne doit se faire qu’après optimisation des règles hygiéno-diététiques, c’est-à-dire une bonne hydratation quotidienne avec de l’eau, une nutrition riche en fibres alimentaires solubles et en ingrédients insolubles présents dans les fruits, légumes, céréales complètes, légumineuses, associant crus et légumes cuits Enrichissement de l’apport en fibres solubles en son d’avoine, qui a un effet très doux sur l’intestin (mieux toléré que le son de blé) ; ou des graines de lin, également moulues, qui fournissent une bonne quantité de fibres et de mucilage. Leur effet laxatif est connu ! ».

Enfin, 5 conseils pour un bon transit :

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