Le jeûne n’est-il qu’une question de mode ? Le jeûne est-il dangereux ? Pourquoi jeûner ? Comment faites-vous ? Autant de questions intéressantes qui méritent réflexion…
Le jeûne, une thérapie naturelle et ancestrale
Dire que le jeûne est une mode est à la fois vrai et faux. Vrai dans le sens où il est indéniable que les projecteurs l’ont régulièrement braqué ces dernières décennies, dévoilant au monde ses mérites, ses partisans mais aussi ses détracteurs. Mais c’est surtout faux car le jeûne a toujours existé, pour nous humains, comme pour les animaux ! L’histoire ne compte plus les situations où les hommes ont connu des périodes de jeûne pour survivre, ni toutes les religions qui, par exemple, l’utiliser comme moyen de purification. On peut parler, sans être exhaustif, de la Grèce antique, des Romains, de l’histoire de Moïse dans la Bible, du judaïsme aussi, chez les orthodoxes ou en Inde, chez les musulmans… Dès 370 avant. J.-C., le grand Hippocrate, philosophe et médecin, croyait qu’il valait mieux « guérir les petits maux par le jeûne plutôt que par la prescription de n’importe quel médicament ».
Pour les animaux, les périodes de jeûne sont naturellement liées au manque de nourriture ou à la saison (ours, marmottes, loups, etc.).
Le retour du jeûne de nos jours
Les temps modernes bousculent ces principes anciens et relèguent le jeûne à des pratiques secondaires, voire mystiques. Le retour du jeûne se fait depuis les années 1950, très lentement. Pourtant, les médecins proclament ouvertement leurs vertus, et certains pays y sont plus sensibles, comme l’Allemagne et les pays scandinaves, où ces thérapies peuvent être prescrites et où il existe des centres d’accompagnement des patients à jeun.
En plus des preuves historiques, nous pouvons également rappeler que le jeûne est physiologique. Elle est effectivement présente dans notre rythme quotidien : pendant la journée où nous mangeons, nous sommes actifs ; la nuit, on jeûne, on se repose. Deux programmes automatiques. La nuit est donc un temps consacré à notre métabolisme. Aussi, quand on est malade, le jeûne est instinctif, comme après une « grosse » nuit ou un repas trop copieux. Cette conservation d’énergie (la digestion en consomme beaucoup) est nécessaire à une guérison rapide. Certains font aussi le lien entre jeûne et performance sportive… Bref, tout converge vers l’idée que le jeûne est sain et naturel.
Les principes du jeûne
L’idée du jeûne est d’abord de s’abstenir de manger. Cependant, vous devez boire régulièrement de l’eau, de la tisane, du bouillon, du jus. Il est important d’éliminer tout ce qui est tabac, café, alcool et sucre.
Il faut s’affranchir du quotidien, s’écouter, être confortablement installé. Donnez-vous du temps. Le jeûne est tout sauf privation, manque et souffrance. Il semble impossible, voire dangereux de jeûner pendant plusieurs jours ou plusieurs semaines, mais tous ceux qui essaient vous diront que c’est non seulement disponible, mais qu’il procure aussi un bien-être sans réserve. Les trois premiers jours sont les plus durs, après quoi vous ressentez une sensation cotonneuse et rassurante si vous lâchez prise et restez à l’écoute de votre corps.
Le jeûne, bon ou mauvais pour la santé ?
Le jeûne a un effet positif sur le poids. C’est aussi et surtout une thérapie détoxifiante généralisée, positive entre autres pour l’ensemble du système digestif. L’addiction au sucre, à la caféine ou à la nicotine est secouée. Le jeûne affecte également le stress, les douleurs chroniques, les migraines, les problèmes intestinaux, l’hypertension, la qualité du sommeil. Si on suit les recommandations de base, si on s’entoure, si on s’écoute, il n’y a aucune raison que les choses tournent mal et la fatigue passagère est tout à fait normale.
Comment jeûner ?
On peut jeûner seul, mais c’est plus difficile, à deux ou en groupe c’est mieux. Il existe même, dans certains pays, des cliniques de jeûne pour être pleinement pris en charge. Il est important de préciser qu’il est plus facile de jeûner que de manger peu.
Le contexte est également essentiel : vous pouvez jeûner en vacances, à la maison ou ailleurs et même tous les jours au travail (mais attention les premiers jours, très fatigants). Il faut bien comprendre qu’une telle pratique nécessite une certaine souplesse et un minimum de confort.
L’idéal est aussi de tenir un journal de jeûne avec les boissons consommées, votre poids, vos sensations… De plus, il faut prévoir une transition un ou deux jours avant, avec notamment une toilette intestinale pour bien démarrer le vite.
Pendant le jeûne, le matin, il est recommandé de faire un peu de gymnastique matinale, notamment des étirements, pour se lever en douceur et prendre une douche un peu fraîche pour réveiller le corps. Pendant la journée, il est important de garder un minimum d’activité physique, comme la marche. Il peut être nécessaire de porter des vêtements plus chauds. Avant le coucher, il devrait y avoir une transition calme. Vous pouvez également accompagner le jeûne en prenant des vitamines en comprimés ou en gélules.
Et pour terminer le jeûne, le retour de la nourriture doit être lent, il faut mastiquer. Vous devez également en profiter pour modifier durablement vos habitudes : le jeûne doit être l’occasion d’une prise de conscience et d’une réconciliation durables avec votre corps.
Contre-indications et précautions
Pour les personnes en situation de grande fatigue ou exposées à des maladies graves ou psychiatriques, le jeûne est tout à fait possible, mais sous surveillance médicale. Attention également aux femmes enceintes qui peuvent jeûner, mais seulement quelques jours.
Dans tous les cas, préparez-vous à l’avance en documentant le sujet et en posant la question à votre médecin. Un éventuel rejet de sa part ne sera pas surprenant, car une partie du corps médical s’oppose à ces pratiques, tandis que d’autres les préconisent. C’est à vous de prendre cette décision, de l’accepter et de vous y préparer.
Sources : Jeûne, Perte de poids, Élimination, Désintoxication, par le Dr. Hellmut Lützner