Ce soir, vous avez décidé de ne pas consommer d’alcool et de poursuivre votre Dry January. Mais lorsque vous arrivez au bar, votre ami est bien décidé à vous faire changer d’avis. Face à son citron Perrier, il tente de vous convaincre, passant de « franchement, tu devrais essayer ce vin, il est excellent » à « roh, t’es pas marrant » à « ça va, c’est juste un verre ! Vous nous direz, « dites simplement ‘non' ». Eh bien, si vous pensez que ce mot magique peut briser l’insistance de votre voisin, c’est parce que vous avez eu de la chance et que vous n’avez jamais fait face à ce cauchemar. Parce que parfois, peu importe combien de fois vous dites « non merci », c’est comme si vous parliez dans le vide.

Pour faire face aux insistants qui veulent vous faire boire comme si leur vie en dépendait, nous avons demandé conseil à deux anciens alcooliques abstinents depuis des années. Entre répliques teintées d’humour et tactiques bien rodées, ils donnent leurs bons plans à 20 Minutos.

Un « non, merci » pas toujours entendu

Vous pouvez déjà commencer par dire « non merci, je ne bois pas », sans donner plus d’explications. « Dans la grande majorité des cas, cela suffira », déclare Yann Alex G, spécialiste des patients toxicomanes et auteur de Sacred Descent: Understanding Alcoholism, How Everything is Done to Get Us to Drink. En tant qu’homme sobre, je peux vous dire que l’idée de dire «non» nous intéresse beaucoup, mais les gens ont souvent leurs propres problèmes. Ils se fichent de savoir si nous buvons de l’alcool ou non. »

Mais dire « non » reste difficile et la peur de blesser ou de vexer l’autre n’est jamais loin. « En France, refuser l’alcool, c’est aussi refuser de socialiser », poursuit l’ancien toxicomane. C’est ancré dans notre culture. Lorsque nous disons « non », nous sommes également considérés comme ennuyeux, pas drôles. Selon lui, cette pression sociale existe encore plus parmi la jeune génération.

Honnêteté, humour ou provocation : à vous de choisir

Si le « alleez, juste un peu! » continuez à venir, malgré le fameux mot en trois lettres (« non », pour ceux qui n’ont pas suivi), vous pouvez, si vous le souhaitez, expliquer votre démarche. « On peut faire ça avec certaines personnes, mais ça dépend vraiment de notre entourage », explique Carole Gazon, co-fondatrice du groupe Facebook Alcool aufeminino. Si dire « Je me suis lancé un défi, je fais Dry January » est assez simple, expliquez que vous essayez d’arrêter de boire parce que vous vous rendez compte que vous avez une relation moins problématique avec l’alcool. Alors parfois on peut garder notre honnêteté dans notre poche et apporter la carte de l’humour, de l’ironie ou de la provocation.

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Dans son livre, Yann Alex a identifié un certain nombre de réponses à apporter. Tout d’abord, la carte de l’ironie (option passive-agressive), qui dit quelque chose comme « Je demande, pourquoi bois-tu de l’alcool ? » La carte d’humeur : « J’ai épuisé mon quota. » Ou celui qui taquine : « Tu veux que je boive de l’alcool ? » Très bien. Mais alors je ne réponds de rien et je suis capable du pire ! Si après cela votre ami vous offre une bière, il est temps de poser des questions sur vos amitiés… ou sur la consommation d’alcool de vos amis.

Avoir toujours un verre de soft plein

Si vous vous sentez incapable de faire des blagues ou de vous mettre dans les couilles de vos amis, Yann Alex propose un dernier recours pour enfin les faire taire : le mensonge. « Vous pourriez dire que nous prenons des médicaments ou que nous nous préparons pour le prochain marathon. » Cependant, cet ancien alcoolique déconseille cette stratégie car « on ne peut pas mentir éternellement. »

Pour les personnes qui ne veulent pas entrer dans les explications, Carole Gazon propose des astuces utilisant un stratagème connu des ex-toxicomanes. Lors d’un mariage ou d’un apéritif d’entreprise, « ayez toujours un soda à portée de main ». Personne ne peut le remplir pour vous. Une tactique peaufinée par Yann Alex. « Souvent les gens ne se rendent même pas compte que ce n’est pas de l’alcool qu’on boit. Maintenant tu as toutes les clés en main pour tenir ton engagement pendant 31 jours (au moins) sans alcool. » Et si la personne insiste après trois refus, change d’ami « , conclut Yann Alex. Radical, mais efficace.