L’anglais est omniprésent dans le monde de la mode, dans la mesure où ils n’ont pas – ou peu – d’équivalents dans d’autres langues. Qu’à cela ne tienne, la Commission pour l’enrichissement de la langue française vient de publier une liste de termes, d’expressions, et de définitions dans le très sérieux Journal Officiel pour favoriser l’usage de la langue de Molière dans le domaine de la mode – ou plutôt de la sphère mode.
Les fans de Gossip Girl savent que Serena van der Woodsen, l’une des deux héroïnes de la série, est la she-girl ultime de l’élite new-yorkaise. Terme utilisé dans la version française, et sous-titré, de fiction dramatique, désormais entré dans le langage courant de la mode. Jenna Ortega et Sydney Sweeney, par exemple, font partie des it-girls du moment, qui sont des personnalités instantanées dans les médias – et de manière extrême.
C’est en tout cas ce que nous pensions… Hier, la Commission pour l’enrichissement de la langue française a publié une liste de termes et d’expressions au Journal officiel, étayée par des définitions, pour permettre aux Français d’avoir eux-mêmes leurs équivalents en la matière. On ne dit plus ‘it-girl’ – ou ‘it-boy’ – mais ‘fashion icon’, ce qui ne se traduit plus par une soudaine attention dans les médias, mais par « une personne, généralement jeune, dont la vitesse et son style vestimentaire obtenir ses références ». Bella Hadid, Hailey Bieber, Kendall Jenner, et bien sûr Kim Kardashian, rejoignent donc en fait le clan des it-girls – pardon, des icônes de la mode.
A noter qu’il ne s’agit pas d’imposer ce nouveau vocabulaire de la mode à la population française. Bien que publié au Journal officiel, l’équivalent tricolore n’est en réalité que des recommandations. Certaines de ces publications « annu[nt] et remplace[nt] » d’ailleurs d’anciennes versions des versions françaises correspondantes publiées au même Journal officiel au début des années 2000.
« Après avoir été validés par l’Académie française, les termes adoptés par la Commission d’enrichissement sont publiés au Journal officiel de la République française ; ils ne sont obligatoires que pour une utilisation dans les administrations et institutions de l’État mais peuvent servir de référence pour les traducteurs et les institutions. rédacteurs techniques, et plus généralement à tous ceux qui ont à cœur d’être compris du plus grand nombre », peut-on lire sur le site officiel du ministère de la Culture.
Alors pas de panique, si vous continuez – sans le vouloir – à utiliser un peu d’anglais, comme it-girl ou it-boy, personne ne devrait vous en tenir rigueur. En particulier, comme nous l’avons vu, certains termes sont susceptibles de changer dans les années à venir. Pourtant, cette liste très sérieuse de près de dix mots, qui concernent ici la mode – et donc la culture – mais qui pourraient aussi être liés à des domaines aussi divers que l’économie, la technologie, ou la science, comporte des termes et des expressions qu’il sera difficile d’enlever de la bouche des fashionistas – ou passionnés de mode – les plus avertis.
Parmi les mots les plus couramment utilisés par les passionnés de mode figure le terme ‘it-bag’ dont l’équivalent est désormais ‘sac iconique’, qui est « le dernier sac à main mode ou emblématique d’une marque, qui est indispensable. Facile.
Quant au « must have », dans le langage de Molière il devient « indispensable », tout simplement, pour comprendre « des vêtements ou des accessoires qui doivent être à la mode ». Rien de compliqué.
Un « corner » devient un « lieu promotionnel », et donc « un espace réservé dans un magasin à la promotion d’un type de produit ou d’une marque ». La fameuse ’boutique dans la boutique’ se transforme en ’boutique hébergée’ ou ‘espace boutique’, au choix, avec la définition suivante : ‘un espace de vente qui, dans une boutique, est dédié à une autre boutique ».
Parmi les phrases qui ont récemment émergé dans le secteur de la mode à la suite de son évolution, il y a « essayez avant d’acheter ». Ce ne sont pas forcément des termes couramment utilisés par le commun des mortels, mais ils ont désormais un équivalent français : ‘essayer d’acheter’. Il s’agit « d’une offre commerciale en ligne qui permet au client de se faire livrer un article et de l’essayer avant de l’acheter ou de le retourner ». Une pratique qui n’est pas des plus éco-responsables, mais qui peut désormais se targuer d’exister en langue française.