On l’a vu et revu, rangé et déniché avant de le poser : on a tous une pièce qu’on a chérie, rangée, presque oubliée, mais surtout qu’on attendait d’utiliser à nouveau quand le grand cycle de la mode serait revenu à son point de départ. Et si ce jour n’arrivait jamais ? Se pose alors la question : garde-t-on ou jette-t-on ?
Objet du crime : Les gants d’opéra
Leur passivité : Initialement réservés à la royauté, les gants d’opéra (les longs gants qui montent jusqu’au coude et parfois même jusqu’au bras), commencent à se démocratiser et à séduire la bourgeoisie au XVIIe siècle. Alors généralement en cuir, ils gagnent en imagination sous le règne de Napoléon et de la Régence, où ils deviennent un véritable ornement de style. Devenus courants à l’époque victorienne, ils étaient un signe extérieur de richesse et de statut social : les plus riches portaient les versions les plus élégantes tandis que les femmes de rang inférieur se contentaient de versions moins bien coupées et dans des matières moins prestigieuses. Et si les deux guerres mondiales ont affecté leur popularité (le cuir et le coton étaient des matières rationnées et les femmes qui entraient alors sur le marché du travail pour remplacer les hommes partis au front laissaient rapidement tomber les gants), elles retrouvèrent un semblant de succès durant l’entre-deux-guerres. période, mais aussi après le conflit, notamment à Hollywood.
A lire aussi : Fêtes 2022 : 15 robes en velours incroyables qu’on rêve de pouvoir s’offrir
Leur heure de gloire : The Regency, comme le savent tous les fans des romans « Bridgerton » et Jane Austen. Où les dames de la haute société assortissaient leurs longs gants à leurs robes de bal taille empire et où il était impensable de voir une main nue lors des soirées les plus prestigieuses. Et si Elsa Schiaparelli a joué avec la tendance de l’entre-deux-guerres avec des gants opéra équipés de 22 boutons, c’est souvent l’âge d’or d’Hollywood qui vient directement à l’esprit quand on pense à ces accessoires rétro. De Rita Hayworth dans « Gilda » à Marilyn Monroe toute de rose vêtue dans « Gentlemen Prefer Blondes » en passant par Audrey Hepburn dans « Diamonds on the Couch », les plus grandes actrices ont toujours porté des gants, à l’écran comme « en ville ». Ces derniers temps, ce sont aussi les célébrités qui lui ont redonné les lettres de noblesse. De Sidney Sweeney à Lady Gaga, le gant long a fait son grand retour sur le tapis rouge.
Pourquoi y sommes-nous si attachés ? Parce qu’ils nous donnent un petit côté star de cinéma auquel il est franchement difficile de résister. Sans oublier qu’ils sont plus chauds que des gants normaux.
Potentiel d’un éventuel retour, 8/10 : S’ils ont déjà tenté un retour sans enthousiasme au milieu des années 10, les gants d’opéra sont vraiment de retour aujourd’hui. Déjà vues sur les podiums lors de la saison printemps-été 2022, elles battront des records de fréquentation la saison prochaine. D’Antonio Marras à Chanel en passant par Christian Dior, Erdem, Vuitton ou Givenchy, les créateurs se sont clairement lâchés : en tulle, cuir, mousseline ou latex, il y en aura pour tous les goûts.
Verdict : On garde et on se prépare à suivre la tendance de la façon qu’on aime le plus : street comme sur Marques’ Almeida, sexy comme sur Prabal Gurung, OTT comme sur Simone Rocha ou ultra-sensuelle sur Victoria Beckham, peu importe pour vous , il ne reste plus qu’à choisir. Le seul maître mot : s’amuser ! Car s’il a longtemps été la touche finale d’un look de soirée un peu guindé, le gant opéra est aujourd’hui le détail un peu décalé qui fait toute la différence.