Urbanisme: levée de boucliers pour défendre des immeubles très sixties à Toulouse
Plusieurs architectes se mobilisent auprès des habitants de la commune populaire du Mirail à Toulouse pour éviter la destruction de 1.400 logements dès les années 1960, plaidant pour leur réhabilitation et condamnant un projet désastreux sur le plan écologique et économique. Bar de plain-pied, se dresse au-dessus des arbres, non loin du lac de la Reynerie. Le bâtiment en forme de Y abrite 243 logements sociaux et doit être démoli en 2023. Six autres bâtiments de l’arrondissement sont appelés à disparaître pour laisser place à de plus petits, allant des pavillons individuels aux bâtiments collectifs, dans le cadre d’un plan en cours par le agence nationale de rénovation urbaine. « Bien qu’il y ait un manque de logements à Toulouse, c’est une aberration ! », s’emporte Michel Retbi, architecte du collectif opposé au projet.Toulouse, quatrième ville de France avec plus de 493 000 habitants habitants, se trouvent dans une zone immobilière tendue en raison d’une offre insuffisante du prix des matières premières et de la crise climatique selon le collectif « Démolir et reconstruire coûte trois fois plus que la réhabilitation » et « l’empreinte carbone de la démolition est trois fois ce que représente la réhabilitation ». « , assure Monsieur R Etbi. La rénovation du quartier, à quinze minutes en métro du centre-ville, pourrait se faire sans démolition, insistent-ils, demandant un moratoire sur les destructions et un concours d’architecture pour imaginer le Mirail du futur.- Des logements spacieux – Des noms de compositeurs et peintres (Tintoret, Messager, etc.), ces grands ensembles « font partie des rares édifices qui n’ont pas bougé après AZF », précise Gilbert Pedra, autre membre du collectif. L’explosion de l’usine d’engrais AZF en 2001 a fait 30 morts et détruit ou endommagé près de 30 000 bâtiments. Ceux du Mirail ont conservé « une structure saine », assure l’architecte, poursuivant dans un éclat de rire : « les logements de luxe du centre de Toulouse ne sont pas si bons que ça, et en espace et en qualité, et c’est une cicatrice kitekt ça vous dit ! » Les appartements, presque tous des logements sociaux, vont du T2 au T6 et sont « super », sourit Jacques Rovaris, 79 ans, qui a occupé un T2 au cinquième étage du Grand d’Indy. Avec 66 m2 , un séjour lumineux et un grand balcon d’où il peut voir les Pyrénées par beau temps, le retraité se dit « heureux ». Un déménagement dans « un bon appartement, mais plus petit » lui a été proposé, mais il n’est « pas demandant de laisser place, juste pour faire quelques petits aménagements ». « On peut imaginer toutes sortes de réhabilitations », assure Michel Retbi. Un argument soutenu par la présidente du Conseil national de l’ordre des architectes, Christine Leconte. , et les architectes Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal, lauréats du prix Pritzker 2021.- Mauvaise image - Ces bâtiments sont vus comme des « cages à lapins » et souffrent d’une « mauvaise image », Claire Martin, membre du collectif, déplore « le lien entre la paupérisation du quartier et le cadre bâti ». Leur destruction s’inscrit dans le thé énoncer la politique de transformation du Mirail, miné par le trafic de drogue. Les autorités veulent créer de la mixité sociale en ramenant la proportion de logements sociaux en dessous de 50 %. Si l’opération est coûteuse – le seul coût de la destruction est estimé à plus de 87 millions d’euros – Gaëtan Cognard, maire d’arrondissement, assume ce choix : « les architectes pensent aux immeubles, moi aux habitants ». « Il s’agit de démolir maintenant pour nos générations futures », plaide-t-il, en tenant compte qu’à terme les émissions de CO2 seront compensées par la reconstruction aux normes. Concernant le manque de logements, « nous n’allons pas arrêter tous les chantiers de démolition, surtout quand » ils visent à « renouveler et améliorer le cadre de vie des habitants », estime-t-il. Un objectif que la résidente Brigitte Touillet, 69 ans, oppose au projet. où « ils construisaient des petits cubes partout ». « On nous dit que cela a un placard t plus de mixité sociale, mais rien n’a changé. Lorsque vous sortez du métro, vous pouvez toujours acheter toutes les herbes que vous voulez », dit-elle, faisant référence au trafic de drogue.cha/fpp/gvy