Avant de revenir sur la saison hivernale, dans la nuit de samedi à dimanche, quelques propos, de la neurologue et somnologue Maria-Livia Fantini, responsable du Centre du Sommeil au CHU de Clermont-Ferrand.
Plus facile à gérer dans ce sens-là
« Nous sommes régis par un rythme circadien (appelé horloge biologique, ndlr) d’environ 24 heures et le fait de le déplacer, d’une heure seulement, oblige le corps à faire un effort supplémentaire d’adaptation », explique Maria Livia Fantini. Cependant, la transition hivernale est la plus simple à gérer. La journée est prolongée, sans accumuler de « crédit sommeil ». Le plus compliqué est le changement d’année : avant l’heure, se coucher tôt…
Plus d’accident les jours suivant les changements
« Des études montrent qu’après les changements de saison, notamment en mars, il y a une augmentation des accidents cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux et de la route, ainsi que des problèmes liés à la santé mentale. C’est ce que les organismes scientifiques qui en dépendent pour exiger son abolition. »
Maria-Livia Fantini (Neurologue et somnologue)
L’heure d’hiver plus bénéfique que celle d’été
Le Parlement européen a voté en 2019 la fin des réformes, sans trancher entre heure d’hiver ou d’été. « Il y a beaucoup de polémiques, avec le choix de l’heure d’hiver. Concernant les accidents de la route, il fait nuit tôt donc il y a beaucoup de soirées. C’est différent de l’été. Si on restait à cette heure-là, le soleil serait si brillant autour 9h30 du matin, ce qui est l’heure d’hiver, qui est très tardive.Nous avons besoin d’être exposés à la lumière dès le réveil pour synchroniser notre horloge naturelle avec le rythme de la planète « bloquer la mélatonine », poursuit l’expert.
Pourquoi la fin des temps n’a pas changé maintenant (mars 2022)
Une variation plus difficile selon l’âge des personnes
Les adolescents et les jeunes adultes ont une tendance naturelle à changer de rythme, explique le neurologue. Le changement d’heure leur serait encore plus difficile. « Parfois, on parle de décalage horaire social, lorsque le rythme de l’individu est très différent de celui imposé par la société. Une grande partie de la population est toujours en décalage. Ils dorment au bout d’une semaine et récupèrent le week-end.
En général, encore une fois, avec l’âge, on tolère moins de variations. Pour les personnes âgées, le changement de cette semaine sera difficile car elles se réveillent souvent tôt le matin, cela peut être souligné.
Plusieurs astuces à mettre en place
L’expert conseille d’amener progressivement l’heure du coucher plus tôt ou plus tard dans les jours précédents. « C’est important de préserver ce temps de repos. Notre société nous pousse à l’hyper-performance et parfois le sommeil est considéré comme une perte de temps, quand on a du travail à faire, avec l’exemple », insiste-t-il. -elle.
Les conseils des médecins du Puydômois pour s’adapter au changement d’heure
Pour l’entretenir, il est recommandé de créer un horaire de repos, sans activités stimulantes. « Si vous avez du mal à vous endormir ou à vous réveiller, il ne faut pas rester au lit plus de 20 minutes. Il vaut mieux aller dans une pièce calme, avec lecture aléatoire et lumières tamisées. Ce n’est pas et bien, il faut se séparer le lit. pour se réveiller », poursuit le responsable du Centre du Sommeil de Clermont. Notez qu’il faut environ une semaine pour s’habituer au changement.
Troubles du sommeil causés par le confinement. « L’insomnie touchait 24% de la population avant l’épidémie et 40% pendant », précise Maria-Livia Fantini. Question : le rythme de vie instable et l’augmentation de l’anxiété qui aurait perturbé le sommeil. Il ajoute: « Cela ne revient pas à la normale. Il y a toujours des conséquences sur la santé mentale. Et 50% des patients Covid à long terme ont du mal à dormir, l’un des signes. »