Fin de la vaisselle jetable dans les fast-foods, recyclage simplifié, nouvelle étiquette anti-gaspillage sur les vêtements… L’année 2023 promet des changements pour moins de déchets et mieux consommer. Nous passons en revue ce qui va changer dans votre vie quotidienne.

Interdiction de la vaisselle jetable dans les fast-foods

Comme vous l’avez peut-être remarqué, depuis le 1er janvier, les couverts, tasses, assiettes et bols jetables ont disparu des plateaux des fast-foods ou autres restaurants qui en proposaient. Une innovation qui permettrait d’éviter 20 milliards d’emballages jetés, soit près de 130 000 tonnes par an, selon les estimations* du ministère de la Transition écologique. Moïra Tourneur, responsable du plaidoyer pour l’association citoyenne ZeroWaste France, se félicite de cette mesure qui « montre un changement de mentalité ». Mais il regrette que les commerçants aient la liberté de choisir par quoi les remplacer. « Beaucoup ont opté pour le plastique, déplore-t-elle, sans penser à la fin de vie des emballages réutilisables et à sa durabilité. « Prochaine étape ? « Mettre en place cette même règle pour l’out et la livraison ! »

Fin de l’impression automatique des tickets de caisse

« Faut-il un ticket de caisse quand on achète une baguette ? demande Moïra Tourneur. Bientôt l’impression de cette carte ne sera plus automatique. Prévue pour janvier 2023, mais repoussée à avril, cette mesure éviterait l’impression de 12,5 milliards de tickets non recyclables, soit l’équivalent de 150 000 tonnes de papier, selon une étude de Zéro Déchet Strasbourg**. Ceux qui le souhaitent doivent demander un certificat sous forme papier, sinon il sera envoyé par voie électronique. Mais cette alternative électronique pose de nouveaux problèmes, à commencer par la pollution numérique et la collecte de données. Cependant, l’impression restera obligatoire dans certains cas, comme les billets garantis.

Moins de fruits et légumes emballés

Le plastique utilisé pour emballer les fruits et légumes a commencé à disparaître des rayons des supermarchés le 1er janvier 2022. La liste des produits concernés (disponible en intégralité dans quelques mois) pourrait s’allonger cette année avec une cinquantaine de nouveaux produits, comme les poires, les mangues , oranges, carottes, brocolis, oignons… Il est question d’endives et de champignons, qui sont toujours autorisés à être vendus sous plastique.

Le recyclage et la réparation facilités

Lors d’un emballage à la main, vous avez dû vous demander pendant de longues minutes dans quel bac de tri mettre. A partir du 1er janvier 2023, il n’y a plus de doute ! Les consignes de tri sont simplifiées et tous les plastiques sans exception, même les sachets, les tubes de dentifrice ou les pots de yaourt, peuvent être placés dans le contenant d’emballage. « Le tri est facilité, mais tout ce qui va dans cette poubelle ne sera pas forcément recyclé », explique Moïra Tourneur. Le tri est ensuite répété pour que les déchets partent dans les bonnes filières. Le recyclage et la réparation sont également encouragés cette année par la mise en place de points de collecte dans toute la France pour déposer tous les produits usagés ou endommagés, tels que les jouets, les articles de sport, de loisirs ou de jardinage.

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Une nouvelle étiquette sur vos vêtements

Cette année, de nouvelles informations sur la traçabilité et l’impact des vêtements sur l’environnement apparaissent sur les étiquettes. Grâce au QR code, les consommateurs pourront connaître le pourcentage de matières recyclées, la présence d’une substance chimique dangereuse et le cheminement de leurs vêtements… Les grandes marques (dont le chiffre d’affaires annuel dépasse les 50 millions d’euros) doivent indiquer l’origine géographique de chaque étape de fabrication. Un moyen de lutter contre le greenwashing des marques et d’aider les consommateurs à s’habiller de manière plus éthique.

Bientôt des consignes pour les emballages ?

« Le gouvernement devrait agir sur la consigne de recyclage et de réemploi », assure le responsable plaidoyer de ZeroWaste France. Ce dispositif permettrait aux consommateurs d’acheter des produits consignés – comme une bouteille en plastique ou un pot de moutarde – qu’ils pourraient ensuite retourner pour être recyclés ou lavés et réutilisés. « Le recyclage est souvent mis en avant, mais il ne doit pas être une solution prioritaire », ajoute-t-elle.

Une prime pour le covoiturage

Cette année, tous les conducteurs qui commenceront à utiliser une voiture partagée recevront une prime de 100 €. Ce montant sera progressivement versé par la plateforme de partage : paiement du premier trajet partagé, et le reste sur le 10e trajet. Une façon d’encourager les déplacements en groupe et de limiter les émissions de gaz à effet de serre.

Des avancées dans la lutte contre la pollution plastique ?

En mai, 175 pays se réuniront à Paris pour tenter de trouver un accord pour stopper la pollution plastique. « L’attente numéro un de la part des organisations non gouvernementales environnementales est de parvenir à un accord contraignant, insiste Moïra Tourneur. Au-delà de l’impact de l’annonce, tous les pays devraient aller dans le même sens pour lutter ensemble contre la pollution plastique, qui est un problème mondial. Aujourd’hui encore, vingt tonnes de plastique*** finissent chaque minute dans l’océan.

* Loi contre les déchets pour l’économie circulaire, document de référence, 2021

** Étude « Les caisses enregistreuses et leur impact sur l’environnement », (Zéro Déchet Strasbourg et Université de Strasbourg), décembre 2019.

*** Les déchets plastiques pénètrent dans l’océan depuis la terre – Jenna Jambeck et al. Sciences 347, 768 (2015)