Deux mois après le lancement d’une alerte par des médecins faisant état de la présence d’adeptes de thérapies non conventionnelles sur la plateforme, Doctolib a annoncé hier avoir retiré 5 700 professionnels du bien-être. La décision a été saluée par les syndicats médicaux.

L’alerte, lancée mi-août par plusieurs médecins – via le compte Twitter Doctobide – et le collectif citoyen L’Extracteur, a fait l’effet d’une bombe. Chez les médecins généralistes, gynécologues et autres spécialistes, les adeptes des thérapies non conventionnelles ont été détectés en grand nombre sur la plateforme de prise de rendez-vous Doctolib. Naturopathes, sophrologues, hypnotiseurs… Des milliers de professionnels du bien-être y sont référencés, ainsi que des pratiques plus marginales comme l’iridologie (diagnostic de l’iris), le reiki (guérison par apposition des mains), ou encore la kinésiologie (identification corporelle). blocages et auto-guérison).

« Ce n’est pas à dire, mais dans Doctolib vous pouvez trouver quelqu’un qui se présente comme un neurologue brésilien capable de soigner la maladie de Parkinson en vous caressant les oreilles », a par exemple alerté un neurologue de Twittos.

Cela va sans dire mais sur @doctolib vous pouvez trouver quelqu’un qui se présente comme un neurologue brésilien capable de guérir la maladie de Parkinson en se frottant les oreilles.

Cependant, vous devez payer en espèces. pic.twitter.com/ZWpR9VoeQ5

– Qffwffq (@qffwffq) 21 août 2022

Certains de ces thérapeutes affirment avoir reçu une formation en hygiène du vidéaste controversé Thierry Casasnovas. Ce dernier n’a aucune formation médicale mais prodigue des conseils de santé se référant à la naturopathie et à l’hygiène. D’autres affirment avoir été formées par Irène Grosjean, surnommée la « pauss de la naturopathie », et dont la pratique pour faire baisser la fièvre des jeunes enfants a été décrite comme s’apparentant à des attouchements sexuels.

Accusée d’héberger des charlatans, la plateforme Doctolib a tenté d’éteindre l’incendie dans un fil posté sur Twitter, expliquant que « 97% des praticiens utilisateurs de Doctolib sont référés au ministère de la Santé ». Comprendre : les professions avec des nombres d’Adeli. 3% des autres praticiens travaillent dans le domaine du bien-être et du médico-social, explique la licorne française. Ce sont principalement des naturopathes, des psychanalystes, des sophrologues et des hypnothérapeutes, a-t-il confié à Egora.

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Nous aimerions répondre à une question soulevée par certains d’entre vous sur Twitter. Fil 1/11

— Doctolib (@doctolib) 21 août 2022

Doctolib précise également que les informations fournies dans le profil de ce thérapeute sont « claires ». « Il a été mentionné à plusieurs reprises ‘Ce praticien exerce une profession non réglementée’ puis ‘Leur diplôme n’est pas reconnu par l’Etat' », s’est défendue la plateforme, qui a ajouté que les rendez-vous pris avec ces professionnels ne représentent que 0,3% des rendez-vous pris sur le site. Plate-forme. .

Des arguments qui ne convainquent pas la sphère médicale, qui s’indigne de voir cohabiter sur la plateforme des professions réglementées et d’autres non. « On vous appelle ‘doctolib’ et ‘docto’ (médecin) pour donner un titre que cette profession n’a pas ! Vous entretenez la confusion, et vous le faites en toute connaissance de cause », s’insurge par exemple le Dr Jérôme Marty, président de l’UFML-S en un tweet cinglant.

L’Ordre des médecins a à son tour réagi quelques jours plus tard, demandant au leader des rendez-vous médicaux « de renforcer les règles déontologiques d’inscription sur sa plateforme ». « Doctolib ne peut pas laisser s’installer une confusion entre les professionnels de santé et les personnes qui ne relèvent pas de la pratique médicale », a souligné l’instance dans un communiqué.

Près de 6 000 pseudo-thérapeutes déréférencés

Pas une ou deux, Doctolib a d’emblée assuré qu’il renforcerait ses procédures de vérification des inscriptions (vérification des diplômes, etc.). Il a suspendu des mandats dans le profil de 17 professionnels du contentieux. Unicorn France a également indiqué être engagée dans un dialogue avec le conseil national des ordres de santé, les syndicats des professionnels de santé, les représentants des praticiens du bien-être, les associations de patients et les groupes d’experts. Sans oublier la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), compétence de la France et des autorités sanitaires.

Il ressort de cette discussion que (…)