Dites-moi tout, Dr Olivier de Ladoucette. Mal de dos : attention aux photos !

Face à une plainte de douleur d’origine rhumatismale, une personne s’attend souvent à ce qu’on lui prescrive une radiographie, un scanner ou encore une IRM. Cependant, plus nous vieillissons, plus les images obtenues révéleront des anomalies. À titre indicatif, 97% des personnes présentent des signes de dégénérescence discale sur une radiographie à l’âge de 80 ans. Le problème est qu’il n’y a pas de corrélation entre la douleur et l’image. En d’autres termes, les anomalies observées sur les radiographies ne sont pas nécessairement pathologiques, encore moins la cause de plaintes. Ces faux positifs sont très problématiques car ils peuvent faire prendre un symptôme douloureux pour un trouble radiologique, avec une anxiété accrue, une surmédication, notamment en opioïdes, ainsi qu’un refus de tout exercice physique.

Le risque est particulièrement évident en cas de lombalgie : ce qui n’était initialement qu’une banale douleur au dos, avec sa pseudo-matérialisation dans l’image, devient un problème chronique jusqu’aux gestes invasifs de type infiltration. Des études ont montré que l’imagerie prématurée, réalisée dans les six semaines suivant l’apparition de la lombalgie, augmente la douleur signalée.

Consciente de ce problème, la Haute Administration de la Santé recommande de ne pas réaliser d’imagerie systématique en cas de douleurs lombaires. Lorsque cette dernière est associée à une sciatique, un suivi par IRM de contrôle n’est également pas nécessaire car là encore aucune corrélation n’est observée entre l’évolution de la douleur et la présence de lésions.

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