Le dermographisme, qui signifie littéralement « écrire sur la peau », est une réaction cutanée non allergique et un type d’urticaire qui se traduit par des lignes rouges et un gonflement de la peau suite au mouvement d’un doigt ou au frottement d’un objet. (stylet, aiguille, etc.) dessus. Les lésions restent visibles entre 10 et 30 minutes avant de disparaître spontanément. Cela peut provoquer des démangeaisons. Ce type d’urticaire se caractérise principalement chez l’adulte jeune, et disparaît spontanément après plusieurs années. Le diagnostic de dermographisme repose sur l’anamnèse et l’examen clinique du patient. Aucun autre examen complémentaire n’a été précisé. La prise en charge consiste principalement à identifier le contact responsable de la réaction afin de l’éliminer. Des antihistaminiques voire une photothérapie peuvent être prescrits en complément si les crises sont fréquentes et difficiles à éviter.
Définition et symptômes du dermographisme
Le dermographisme, un type d’urticaire
Le dermagraphisme est une forme d’urticaire physique. Plus précisément, cette affection correspond à une hypersensibilité cutanée à la pression.
À savoir ! Littéralement, le terme « dermographisme » signifie « écriture cutanée ». En d’autres termes, il est possible d’écrire ou de dessiner sur la peau d’un patient atteint de dermographisme en passant simplement le bout, voire le bout du doigt le plus sensible, sur la peau.
L’urticaire est une éruption soudaine de plaques semblables à celles laissées par les orties. C’est là que la compassion tire son nom. En effet, le terme urticaire vient du mot latin urtica qui signifie ortie.
Les papules se développent le plus souvent à la surface de la peau et peuvent être : localisées ou généralisées, rouges ou roses, bien définies et surélevées. En moins de 24 heures, les lésions ont spontanément disparu. A noter que parfois l’urticaire se manifeste plus profondément dans la peau et touche plus facilement le visage, les mains, les pieds, les muqueuses et les organes génitaux. C’est ce qu’on appelle l’œdème de Quincke ou l’œdème de Quincke.
Deux grands types d’urticaire : allergique et physique
L’urticaire allergique est majoritaire. Ceci est lié à la fragilité des mastocytes (cellules immunitaires). Elle est anormalement activée, ce qui déclenche sa dégranulation, c’est-à-dire la libération de ses ingrédients, dont l’histamine qui est responsable de réactions cutanées. Certaines substances sont connues pour libérer de l’histamine : certaines infections, le stress ou l’effort, certains aliments (fraises, crustacés, fromages), certains médicaments (morphine, antibiotiques, aspirine) ou des agents dits piquants (orties, méduses).
L’urticaire physique n’est pas déclenchée par un allergène, comme l’urticaire allergique, mais par un simple contact physique. Il se produit dans les minutes qui suivent le contact avec le déclencheur. Il a également disparu très rapidement après l’avoir arrêté. Il existe plusieurs types d’urticaire physique :
À savoir ! La dermatographie est plus facile chez les jeunes adultes de 20 à 30 ans. Environ 5 % de la population sera touchée.
L’urticaire peut être aiguë ou chronique. L’urticaire aiguë se manifeste le plus souvent par une crise unique, et ne nécessite donc pas d’investigation plus approfondie. L’urticaire chronique se caractérise par la survenue de manifestations quotidiennes ou récurrentes pendant au moins 6 semaines.
Entre rougeur et démangeaisons
Le dermographisme se manifeste par l’apparition très rapide de lésions cutanées rouges, surélevées et piquantes au niveau des points de pression ou des traces.
Concrètement, le passage d’un instrument légèrement agressif, par exemple une pointe, sur la peau d’un patient souffrant de dermographisme déclenche immédiatement l’apparition d’une ligne rouge vif. Il disparaît ensuite en une dizaine de minutes en moyenne.
À noter ! Il existe un type particulier de dermographisme appelé réflexe de Müller ou dermographisme douloureux. En effet, le simple grattage de la peau avec une aiguille provoque une réaction douloureuse chez les patients atteints.
Dermographisme, diagnostic et traitement
Le diagnostic clinique d’un dermographisme
Le diagnostic de dermographisme, et plus largement d’urticaire, repose avant tout sur les interrogations du patient sur le contexte dans lequel la crise s’est produite, et sur l’examen clinique.
L’enquête faite par le médecin permet de retrouver un antécédent personnel ou familial d’urticaire ou de maladies souvent associées à l’urticaire (souvent des maladies auto-immunes). Cela met en évidence des facteurs qui pourraient potentiellement être à l’origine des crises.
L’examen clinique permet au clinicien de différencier l’urticaire simple de l’urticaire systémique (ou vascularite urticarienne), et de confirmer l’absence de maladie auto-immune nécessitant, si nécessaire, des examens particuliers complémentaires.
Lorsque le praticien se tourne vers l’urticaire physique, la réalisation de quelques tests physiques rapides lui permet de confirmer le diagnostic.
À noter ! lorsqu’il n’y a qu’un seul épisode d’urticaire, aucune exploration supplémentaire n’est nécessaire, elle est considérée comme aiguë et comporte un faible risque de récidive.
Antihistaminique, photothérapie et surtout suppression des pressions
La prise en charge de l’urticaire vise à soulager le patient en cas de démangeaisons ou d’enflures, à traiter la cause s’il y en a (maladie auto-immune, infection) et à éliminer les facteurs déclenchants (médicaments, aliments, etc.).
À noter ! Les traitements locaux, comme les crèmes ou les pommades, sont totalement inefficaces pour l’urticaire. Le traitement de référence est les antihistaminiques car ils inhibent la libération d’histamine à l’origine de la réaction cutanée lors d’une crise. Quelques jours de traitement suffisent généralement, sauf en cas d’urticaire chronique où il faut envisager une prise journalière à vie.
Dans le cas plus spécifique du dermographisme, le traitement repose essentiellement sur l’élimination de l’agent de contact identifié comme déclenchant la crise. En effet, une maladie sous-jacente y est rarement associée et l’inconfort du patient s’estompe très rapidement après l’arrêt du contact, en quelques minutes.
Le dermatographisme se résout le plus souvent spontanément après des mois ou des années, sans traitement particulier.
Selon l’intensité ou la fréquence des crises, le médecin peut toujours prescrire des antihistaminiques, ou une photothérapie (exposition aux rayons UVA et UVB) comme objectif secondaire pour réduire la réactivité cutanée et améliorer la qualité de vie du patient.
De plus, il est conseillé aux patients atteints de dermographisme de porter des vêtements amples pour réduire les frottements, de limiter les accessoires pouvant potentiellement provoquer des frottements (montres, bijoux, etc.) et de bien s’hydrater au quotidien pour limiter les démangeaisons cutanées. .
Charline D., Docteur en Pharmacie
– Urticaire. dermato-info.fr. Consulté le 29 novembre 2022. – Dermographisme. ooreka.fr. Consulté le 29 novembre 2022.