On l’a vu et revu, rangé et déniché avant de le poser : on a tous une pièce qu’on a chérie, rangée, presque oubliée, mais surtout qu’on attendait d’utiliser à nouveau quand le grand cycle de la mode serait revenu à son point de départ. Et si ce jour n’arrivait jamais ? Se pose alors la question : garde-t-on ou jette-t-on ?

Objet du crime : Paillettes

Sa conclusion : « J’aime mon argent là où je peux le voir, dans mon placard », a dit un jour Carrie Bradshaw. Et elle n’est pas la seule. Car avant d’être les petits pompons en plastique que l’on connaît, les sequins étaient à l’origine de véritables pièces de monnaie cousues sur les vêtements des plus nobles. Dérivé de l’arabe « sikka » puis de l’italien « zecchino », le sequin fait son entrée remarquée dans les vestiaires grand public dans les années 1920. En 1922, le monde découvre la tombe de Toutankhamon et son sarcophage à paillettes. L’inspiration est légère et les créateurs commencent à orner leurs robes et manteaux de pompons réfléchissant la lumière. Mais les matériaux n’étaient pas encore parfaits : à l’origine en métal (comme les vêtements lestés), ils passaient alors à une formule de gélatine… qui fond au contact de la chaleur. Il faudra attendre encore quelques années avant que les formules ne soient mises au point avant que le modèle plastique tel que nous le connaissons aujourd’hui ne devienne la norme.

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Son heure de gloire : les années 1920, donc, mais aussi les années 1980. Après ses débuts dans les années 1970 (notamment à travers les costumes portés par David Bowie dans les clips de l’album « Ziggy Stardust »), les sequins deviennent le choix de tous les fans de mode disco. Du Bungalow 8 au Studio 54, les vêtements légers sont partout, et cette extravagance commence à jouer sur les paillettes : de plus en plus marginalisée, elle se retrouve réservée au soir ou aux petites filles et disparaît littéralement des radars mode. En 1998, il tente cependant un retour au grand jour avec Vanessa Bruno, qui pose ses cabas en toile brute. Le choc des styles cartonne et le sequin commence à revenir en grâce… ce qui est encore timide. Car, noir, or ou argent, en réalité peu de couleurs sont tolérées pour égayer le prêt-à-porter. Il faudra attendre la fin du Xe siècle pour l’arrivée de designers tels que Michael Halpern, Saks Potts, Rotate Birgen Christensen ou, plus anxieux, Erdem, pour que le quotidien devienne un peu plus lumineux.

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Pourquoi y sommes-nous si attachés ? Parce que c’est facile, qu’il nous rappelle nos rêves de princesse et qu’il nous habille en un instant.

Le potentiel d’un éventuel retour, 8/10 : Jamais vraiment partis, les paillettes seront partout l’été prochain. Rose, vert, bleu ou jaune, il convient aux robes, jupes, shorts et même tailleurs pantalons des plus grandes marques, de Céline à Brandon Maxwell, Jil Sander ou Gucci. De quoi mettre des paillettes dans toutes les armoires.

Verdict : On le garde et on le sort plus fièrement que jamais pour les fêtes. Dans des teintes sobres ou plus pop, en all-over ou en petites touches, le sequin n’a pas dit son dernier mot.