La dernière fois qu’on l’a vu mener la formation française en huitième de finale d’une grande compétition, c’était la dernière fois, pour être exact. Parce que ce bâtard était assez grand pour voler. Et que Didier Deschamps a rarement attendu dans sa carrière qu’on lui montre la porte pour faire ses valises et partir ailleurs. Personne ne lui a rien demandé et il voulait quand même continuer. Il est donc resté avec le risque que nous connaissons tous : que son pouvoir soit tombé, qu’il ait tout simplement perdu le contrôle de son groupe.
On ne va pas se mentir : la question nous trotte dans la tête depuis des mois. Car pour le final four dérivé de la Ligue des Nations, que de doutes sur le système du jeu et les résultats de la longue et interminable année 2022. Et après qu’un de ses prédécesseurs ait déploré que l’odeur du sang sur ses interlocuteurs ait une euphorie vertu, c’est justement l’odeur des choses sérieuses et des tournois qui a réveillé Didier Deschamps et lui a rappelé ses classiques.
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Avec la victoire dimanche sur la Pologne (3-1), la France s’est qualifiée pour le troisième quart de finale consécutif de la Coupe du monde. Un exploit dans l’histoire des Bleus, tant la sélection n’a jamais connu une période aussi réussie en termes de régularité dans le top 8. 2014, 2018 et 2022 : trois tournois, trois fois Deschamps. Si l’on ajoute à cela la finale du Championnat d’Europe en 2016, le bilan du sélectionneur décennal des Bleus dépasse les limites acceptables malgré 2021.
A une victoire de décider de son avenir
S’il a parfois donné l’impression d’être perdu entre Bucarest et Doha, avec un 3-5-2 qui n’a pas porté les fruits escomptés, Didier Deschamps a surtout compris une chose : son équipe ne peut pas copier-coller de 2018. Exigence des joueurs en 2022, notamment de la part de la direction, faire preuve d’une telle discipline défensive n’était pas possible. Ce n’était pas non plus souhaitable. S’appuyer aujourd’hui sur les atouts de l’équipe de France, c’est passer le relais à Kylian Mbappé. Et naturellement il penche ses Bleus vers l’avant.
Si bien que les Bleus sont devenus une équipe imparfaite, mais avec individualité ils sont capables de gommer les lacunes. On l’a vu contre la Pologne. Quand le bateau s’est mis à basculer, Hugo Lloris a fait un arrêt plus que décisif, puis surtout Kylian Mbappé et Olivier Giroud ont fait basculer la rencontre à droite. Didier Deschamps a fait le reste du travail à la pause avec des ajustements qu’il a révélés en fin de match. La suite était bien meilleure.
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Ce troisième quart de finale planétaire consécutif révèle, avant d’obtenir la preuve définitive un peu plus tard, que la méthode DD fonctionne toujours pour ses joueurs. Il est resté le même, oscillant entre la proximité et l’autorité de ses joueurs. Et ils adorent ça. Le patron leur donne le pouvoir de les écouter, alors ils avancent et apprécient les conseils du patron.
Comme l’a parfaitement exprimé Antoine Griezmann de l’école DD la semaine dernière : « Didier Deschamps aime échanger des sentiments avec les joueurs. Ensuite, il cherche la meilleure solution pour l’équilibre dans l’équipe. » C’est sa force. partie. Le groupe en est conscient. Quand il donne une consigne ou un ordre, c’est plus facile à écouter. » Et en général ça aide à progresser. Deschamps n’a jamais perdu l’oreille. On l’imaginait sur le fil au Qatar parce qu’il n’avait aucune assurance sur son avenir, parce que c’est Zinédine. Zidane, parce que certains de ses dirigeants l’ont laissé tomber. Il est toujours là. avec ses résultats. Un tour de plus et techniquement, il aura le choix de son avenir. Continuer. Arrêter. Ensuite, ce serait à lui. Une victoire de plus. Enfin .
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Deschamps a voulu se pencher en avant, il a été servi