Publié le 9 janvier 2023 à 14 h 52
Derrière les innovations impressionnantes qui émergent chaque année sur le marché technologique, se cachent aussi… des flops, un peu moins glorieux.
« Beaucoup d’inventeurs supposent qu’ils sont des génies et que tout ce qu’ils font peut fonctionner », a déclaré à l’AFP Narek Vardanyan. Cet entrepreneur a organisé au Consumer Electronic Show (CES), le grand rendez-vous de la technologie qui s’est achevé ce dimanche à Las Vegas, une exposition sur les ratés de la technologie.
1. Le Rejuvenique Face Mask
Ce masque anti-rides n’a pas eu le succès escompté, malgré une campagne publicitaire avec l’actrice américaine Linda Evans.DR.
Ce produit, commercialisé en 1999 aux États-Unis, était censé réduire l’apparence des rides grâce aux 26 boutons, qui envoyaient une impulsion électrique. Pour des résultats optimaux, il est recommandé de l’utiliser pendant 15 minutes, trois à quatre fois par semaine, précise la publicité, réalisée en 1999 avec l’actrice Linda Evans.
Ce masque couleur peau fut un flop retentissant, sans doute lié à sa ressemblance avec… un autre masque un peu plus inquiétant. L’objet a également été accusé d’être très inconfortable. Alors que la publicité faisait référence à des « oreillers » qui « caressent » chaque zone du visage, un utilisateur a comparé la sensation à « des milliers de fourmis mordant [votre] peau », dans un article publié par The Drum.
2. Le parfum Bic
Ce parfum était vendu parmi les cigarettes et les cartes à gratter, dans le tabac.DR
En 1988, la marque Bic, célèbre pour ses stylos, rasoirs et briquets, se porte très bien. L’entreprise fait alors le pari fou de l’intégrer à la parfumerie. Les parfums simples, dans de petites fioles en forme de briquet, sont alors vendus entre 20 et 25 francs, soit environ 3 euros.
Mais la principale innovation vient du fait que ces flacons ne sont pas vendus en parfumerie mais… en tabac. Le produit a subi un flop retentissant et a finalement été retiré du marché en 1991.
3. Le Nokia N-Gage
Associer le téléphone mobile et la console de jeu était l’ambition (avancée) des inventeurs du Nokia N Gage. LEIGH T. JIMMIE / AP / SIPA
En 2002, le marché des portables est bon et le 3210 de la marque finlandaise est très apprécié. Nokia décide alors d’innover en proposant un téléphone pouvant également servir de console de jeu, pour se positionner sur le marché de la Game Boy Advance. Mais l’appareil, mal conçu, n’était pratique ni pour le téléphone portable ni pour jouer.
Pour passer un appel, par exemple, il fallait mettre son oreille sur le bord du téléphone, ce qui paraissait ridicule. Le Nokia N Gage, vendu 349 euros, n’a pas rencontré son public. Cependant, l’entreprise a continué à commercialiser, améliorant le produit chaque année sans succès, avant de cesser la production en 2006.
4. Le FuelBand, le bracelet connecté de Nike
Le brassard connecté de la marque Nike a cessé d’être commercialisé en 2014.DR
Mis en vente en 2012, le FuelBand a été l’un des premiers bracelets connectés destinés aux sportifs à être commercialisé, avant l’Apple Watch, qui n’entrera sur le marché qu’en 2015. En faisant de l’exercice, les utilisateurs ont accumulé des « points NikeFuel » : ils pouvaient alors . partagez votre score avec vos amis. Mais ce bracelet a aussi quelques défauts : « L’ordinateur fonctionnait assez bien pour la marche et la course, mais pas pour le vélo ou le yoga. […] J’ai aussi découvert qu’il était facile de tricher pour obtenir plus de points, en bougeant vigoureusement le bras, sans même avoir à bouger ses jambes », écrit un utilisateur sur son blog.
Les ventes n’ont jamais décollé et Nike a fini par vendre le brassard en 2014, laissant le champ libre aux géants de la tech. Depuis 2018, les sportifs qui continuaient à utiliser le bracelet sont contraints de s’en séparer, l’application dédiée ayant disparu des plateformes.
5. Thumps, les lunettes-baladeur
Ces lunettes portables, sorties en 1995, n’ont jamais rencontré leur public.DR
En 1995, la marque de lunettes de soleil Oakley lance un nouveau type de produit : les lunettes mp3. Un lecteur de musique a été intégré directement dans le support. Mais le produit a fait un flop, sans doute à cause de son design particulier. « Les critiques ont été impressionnés par la qualité du son, mais pas grand-chose d’autre. En plus d’être ridiculement chères (500 dollars, soit 467 euros), ces lunettes étaient dégueulasses », fustige le site « Museum of Failure » (le musée de l’échec, en French), dans sa description des lunettes Thumps.
En tout cas, ces reliques du passé ont un intérêt : « Nous voulions montrer que même les grandes entreprises peuvent faire des erreurs », explique Narek Vardanyan, à l’origine de l’exposition, à l’AFP. Selon lui, près de 80% des lancements de nouveaux produits échouent chaque année. Et bientôt trouver sa place au musée.