ÉPIDÉMIE DE BRONCHIOLITE. L’épidémie de bronchiolite est en ce début d’année, et les services d’urgence sont déjà saturés. Symptômes, durée, quand se rendre aux urgences (ou non), quand se rendre chez le médecin (ou non) : informations pratiques.

[Mise à jour le 24 octobre 2022 à 11h12] La bronchiolite est une maladie infectieuse causée par le virus respiratoire syncytial (VRS) qui affecte les petites bronches et gêne la respiration. L’épidémie 2022-2023 a déjà commencé. Après les Hauts-de-France, l’Ile-de-France, la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie, « l’Auvergne-Rhône-Alpes, la Bourgogne-Franche-Comté, la Bretagne, le Centre-Val de Loire, le Grand Est, la Guyane, la Normandie et le Pays de la Loire est entré en phase épidémique », indiquait la Santé publique de France le 19 octobre. Le nombre de cas chez les enfants de moins de 2 ans est en augmentation. « La pédiatrie ambulatoire et hospitalière est sous forte pression en raison d’une épidémie de bronchiolite plus précoce, plus brutale et plus intense que les années précédentes », alerte l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA) dans un communiqué daté du 23 octobre. Dans une lettre ouverte au président de la République, Emmanuel Macron, plus de 4 000 soignants dénoncent la saturation des services pédiatriques, notamment en lien avec l’épidémie de bronchiolite. Les pédiatres de l’AFPA incitent les parents à mieux s’informer, à adopter une attitude responsable en ne se rendant aux urgences que si l’enfant a besoin de soins hospitaliers et en évitant les consultations injustifiées en ville. Quels sont les signes avant-coureurs de la bronchiolite ? Que faire? Quand s’inquiéter ? Quels sont les risques d’hospitalisation ? Combien de temps cela prend-il?

Où en est l’épidémie 2022 de bronchiolite ?

« Le virus de la bronchiolite survient dans les épidémies hivernales. Elle commence généralement début novembre et se termine fin janvier. Le pic de l’épidémie atteint dans la première quinzaine de décembre », rappelle le professeur Christophe Delacourt, pneumo-pédiatre à l’hôpital Necker. praticien. L’épidémie de bronchiolite a débuté au début de cette année, avec des services d’urgence déjà saturés et une dizaine de régions en phase épidémique. Selon un point de surveillance publié par Santé Publique France le 19 octobre, les bronchiolites continuent d’augmenter en France chez les enfants de moins de 2 ans. « Sur 2 959 enfants de moins de 2 ans vus aux urgences pour une bronchiolite à 41 semaines, 93 % avaient moins d’un an et 33 % ont été hospitalisés. Sur les 973 enfants hospitalisés, 96 % avaient moins d’un an. an », précisé dans l’organisme de santé. Suivi des bronchiolites du nouveau-né pour la saison d’hiver 2022-23. permet le suivi de la transmission du virus respiratoire syncytial (VRS), principale cause de bronchiolite chez le nourrisson. Une saison type de bronchiolite, c’est le début, chaque semaine, de 5 à 6.000 passages aux urgences pédiatriques et d’environ 2.000 hospitalisations en France, rappelle le Conseil scientifique du Covid dans l’Avis d’octobre 2021.

Quand aller aux Urgences en cas de bronchiolite ?

Appelez Sam au 15 ou rendez-vous aux urgences si le bébé :

Quels sont les symptômes de la bronchiolite ?

« Les premiers signes d’une infection virale sont un nez qui coule et une légère toux. Puis progressivement il y aura une gêne respiratoire plus ou moins importante et ce sifflement assez caractéristique », explique le praticien. Elle est suivie d’une toux grasse et productive, et d’une diminution de l’apport alimentaire causée par des difficultés respiratoires. En plus de ces signes digestifs, l’enfant peut présenter de l’irritabilité, de la fatigue et une fièvre modérée. Une toux légère isolée peut être observée jusqu’à 4 semaines.

Que faire si l’enfant a des symptômes de bronchiolite ?

Pour éviter de surcharger le service des urgences pédiatriques :

C’est un geste indolore qui consiste à instiller du sérum dans les narines afin d’évacuer les sécrétions nasales et de soulager le nouveau-né.

La bronchiolite est-elle contagieuse ?

La bronchiolite est une maladie virale très contagieuse. Le VRS se transmet très facilement, soit par contact direct, par les sécrétions respiratoires, soit par transmission indirecte : mains, jouets, vêtements… Le rhume chez l’enfant et l’adulte peut provoquer une bronchiolite chez le bébé. Le lavage des mains est essentiel.

Qu’est-ce qu’une bronchiolite ?

« La bronchiolite est une maladie infectieuse virale qui touche les petites bronches, les bronchioles », explique le professeur Christophe Delacourt, pneumo-pédiatre à l’hôpital Necker. La maladie se définit par un épisode aigu d’inconfort respiratoire (séquence de rhinite suivie de signes respiratoires : toux, sifflements et/ou crépitements, avec ou sans polypnée et/ou signes de difficultés respiratoires) à tout moment de l’année. En France, elle touche chaque hiver 30 % des nourrissons de moins de 2 ans ; Chaque année, 2 à 3 % des enfants de moins d’un an sont hospitalisés en raison d’une bronchiolite sévère.

Combien de temps dure la bronchiolite ?

Selon Santé Publique France, dans la plupart des cas, la bronchiolite disparaît spontanément après 5 à 10 jours, mais la toux peut persister pendant 2 à 4 semaines.

Jusqu’à quel âge peut-on attraper la bronchiolite ?

La bronchiolite est une pathologie virale qui touche chaque année environ 500 000 enfants âgés de 0 à 2 ans, avec un pic entre 3 et 6 mois. Elle touche surtout les jeunes enfants, ce qui s’explique par le fait que leur système immunitaire est encore en développement. On estime que presque tous les enfants de moins de deux ans tomberont malades à cause de ce virus, et qu’un tiers d’entre eux contractera une bronchiolite. « Le VRS représente à lui seul la moitié des bronchiolites. L’autre moitié sera attribuée au VRS associé à un autre virus ou à l’autre virus lui-même », explique-t-il. Les adultes et les enfants plus âgés qui sont porteurs du virus respiratoire syncytial ne présentent généralement aucun symptôme ou ont simplement un rhume.

► 30% des nourrissons de moins de 2 ans tombent malades chaque hiver

► 2 à 3 % des nourrissons de moins de 1 an sont hospitalisés chaque année pour une bronchiolite sévère

Quelles sont les causes de la bronchiolite ?

Le terme « bronchiolite » regroupe toutes les bronchiolites obstructives causées par différents virus, mais le virus respiratoire syncytial (VRS) est le plus fréquent et celui qui provoque la bronchiolite chez les nourrissons : il y a 2 ans, plus de 9 enfants sur 10 tombaient malades par contact avec ce pneumovirus. « Le calibre des bronchioles d’un enfant est très petit. Une infection virale envahira la paroi de ces bronchioles, et provoquera une réaction inflammatoire, un œdème de la paroi et une hypersécrétion, qui conduiront à l’obstruction de ces bronchioles. Cette obstruction est d’autant plus facile que le calibre de ces bronchioles est naturellement petit », explique le professeur Delacourt. De plus, les garçons ont des bronches un peu plus étroites que les filles, ce qui explique qu’ils tombent plus souvent malades. « A partir du moment de l’obstruction des bronchioles, la distribution de l’air dans les poumons est hétérogène, ce qui provoque une respiration sifflante », ajoute-t-il.

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Quel est le virus responsable de la bronchiolite ?

Le terme « bronchiolite » regroupe toutes les bronchiolites obstructives causées par différents virus, mais le virus respiratoire syncytial (VRS) est le plus fréquent (60 à 75 % des bronchiolites) et celui qui provoque la bronchiolite du nourrisson : il y a 2 ans, plus de 9 sur de 10 enfants ont été en contact avec ce pneumovirus. La bronchiolite à VRS est particulièrement sévère. Le risque d’hospitalisation est plus élevé qu’avec les autres bronchiolites.

La kinésithérapie respiratoire n’est plus recommandée pour le traitement de la bronchiolite chez l’enfant de moins de 12 mois.

Quels sont les traitements de la bronchiolite ?

La bronchiolite du nouveau-né évolue naturellement vers la guérison en 10 jours en moyenne. « C’est une infection virale, il faut donc se limiter à des mesures symptomatiques, et attendre que l’infection passe et que les bronches guérissent. Il n’y a pas de traitement spécifique pour cela », explique le pédiatre. Dès l’apparition des symptômes, vous devez consulter un médecin ou un pédiatre.

► Les formes bénignes ne nécessitent pas d’hospitalisation, rappelle la Haute Autorité de Santé : un médecin de premier recours (médecin généraliste, pédiatre, PMI, etc.) explique aux parents la technique du rinçage du nez et leur donne des conseils pour suivre l’évolution de leur l’état de santé de l’enfant afin de savoir comment réagir en cas de signes avant-coureurs.

► Les formes modérées font l’objet d’une évaluation, qui peut orienter les nourrissons vers des soins en ville ou, au cas par cas, dans un hôpital.

► Les cas graves sont immédiatement référés à l’hôpital et, si nécessaire, aux soins intensifs. Les très jeunes enfants de moins de 6 semaines font également l’objet d’une surveillance hospitalière systématique.

Les techniques traditionnelles de kinésithérapie respiratoire telles que le clapping ou la vibration par exemple, la HAS sont contre-indiquées. « La technique du débit expiratoire amélioré (EFA) n’est pas efficace dans le traitement des nouveau-nés hospitalisés pour une bronchiolite aiguë, ont ajouté les autorités. Etant donné qu’il n’a pas montré son efficacité même pour les formes de bronchiolites traitées en ambulatoire, il est déconseillé. « 

Quels médicaments peut-on donner en cas de bronchiolite ?

Bronchodilatateurs, adrénaline, sérum physiologique hypertonique, nébulisation hypertonique, antibiothérapie systématique… Le traitement médicamenteux n’est pas indiqué dans le traitement de la bronchiolite aiguë. L’antibiothérapie doit être réservée aux rares cas de surinfection bactérienne. Les sirops contre la toux et les fluidifiants bronchiques sont totalement contre-indiqués.

La kiné respiratoire est-elle recommandée ?

La kinésithérapie respiratoire n’est plus recommandée dans le traitement des bronchiolites de l’enfant de moins de 12 mois par la Haute Autorité de Santé depuis novembre 2019. Les techniques traditionnelles de kinésithérapie respiratoire comme par exemple le claquement de mains ou les vibrations sont même contre-indiquées par la HAS. « L’analyse actuelle de la littérature ne montre pas d’effet bénéfique », justifie-t-elle. Plusieurs études ont montré que la kinésithérapie respiratoire ne réduisait pas la durée d’hospitalisation des nourrissons atteints de bronchiolite. Pour les syndicats de kinésithérapeutes, leur prise en charge « va bien au-delà du simple drainage bronchique ». « Le kinésithérapeute ausculte, évalue et redirige le bébé vers les urgences ou, le cas échéant, vers le médecin. Il rassure et surveille les parents. C’est un acteur clé de l’éducation à la santé », rappellent-ils dans le communiqué. Sans oublier que « la mise en place des réseaux de kinésithérapeutes dans les années 2000 a permis une réduction significative du recours aux urgences ». En pratique, la kinésithérapie respiratoire est encore utilisée chez certains enfants atteints de bronchiolite, mais de préférence chez ceux pour qui la maladie est moins obstructive.

Quels sont les signes de gravité de la bronchiolite ? Quand consulter ?

Il est nécessaire de surveiller un enfant atteint de bronchiolite surtout pendant les 48 premières heures par rapport à l’apparition des symptômes respiratoires car c’est la période pendant laquelle il y a une probabilité que tout s’aggrave. Certains signes, s’ils persistent après le rinçage du nez, nécessitent de prendre rendez-vous chez le médecin pour faire réexaminer le bébé. Consultez le fournisseur de soins de santé ou le pédiatre de votre enfant si votre enfant a moins de 3 mois, est né prématurément, a une maladie chronique ou présente l’un des signes suivants :

Quels sont les risques d’hospitalisation en cas de bronchiolite ?

La bronchiolite est la première cause d’hospitalisation chez les enfants pendant l’hiver. « Les éléments d’inquiétude qui conduiront le médecin à recommander une hospitalisation sont : une dénutrition importante, une gêne respiratoire très importante ou le fait qu’il apparaisse très somnolent et peu actif », prévient le Pr Delacourt. Dans les stades les plus sévères, l’hospitalisation peut se faire en service de réanimation ou en réanimation. La bronchiolite du nourrisson est une pathologie à prendre au sérieux, surtout chez les très jeunes enfants, notamment ceux de moins de 6 semaines. Dans ce cas, une prise en charge hospitalière est nécessaire, « car ils sont plus à risque d’apnée respiratoire », précise le médecin.

Certains enfants plus sensibles sont particulièrement à risque de complications graves de la bronchiolite, comme ceux qui ont d’autres conditions et les bébés prématurés. Pour eux, il existe un traitement préventif disponible sur le marché français. Il s’agit d’injections d’anticorps (Palivizumab), administrés mensuellement pendant les deux premiers hivers, et qui protègent contre le VRS. Pour les autres nourrissons (moins d’un an), un vaccin développé par Sanofi et AstraZeneca, appelé Beyfortus, a été approuvé par l’Agence européenne des médicaments. Actuellement indisponible en France. Pour que cela se produise, il doit être confirmé par la Commission européenne et les autorités sanitaires nationales. Enfin, quelques conseils de prévention de la bronchiolite doivent être appliqués à tous les enfants, en particulier aux enfants de moins de 12 mois.

Merci Pr. A Christophe Delacourt, Service de Pneumologie-Allergologie – Hôpital Necker-Enfants Malades – AP-HP.

Épidémie de bronchiolite : une salle d’urgence pédiatrique débordée ? Média, 22 octobre 2022

« Situation paisible : quand et comment apaiser ? » Avis du Conseil Scientifique sur le COVID-19 du 5 octobre 2021.

Bronchiolite : rapport de surveillance hivernale 2020-2021. Santé publique française. Mis à jour le 12 août 2021.

Bronchiolite à VRS : une maladie potentiellement grave pour les nourrissons qui nécessite des précautions supplémentaires maintenant et pendant l’hiver. Communiqué de presse d’Astra Zeneca. 30 septembre 2021

Traitement du 1er épisode de bronchiolite aiguë chez les nourrissons de moins de 12 mois. Recommandation de bonnes pratiques – 14 novembre 2019.

Bronchiolite : Recommandations HAS mal interprétées. La physiothérapie est importante dans le traitement global de la bronchiolite chez les nouveau-nés, 14.11.2019.