Donnée par la Fondation Pierre Gianadda de Suisse, cette statue de 2,10 mètres de haut est réalisée à partir d’un moulage en plâtre que le sculpteur a donné à la France en 1916.
La ville de Besançon, ville natale de Victor Hugo, a dévoilé jeudi une sculpture de l’écrivain, œuvre de Rodin, offerte par la Fondation suisse Pierre Gianadda.
La statue en bronze noir de 2,10 mètres et 250 kilogrammes montre Victor Hugo debout, marchant, présentant un visage de vieillard mais un corps fort et musclé. Il est représenté nu. « Pour moi, on ne met pas de chemise à un dieu », se justifiait alors Auguste Rodin (1840-1917) auprès de Camille Claudel.
« Ce sont des choix d’idoles, Victor Hugo nu, pas forcément dans l’air du temps, précise Hugues Herpin, chef de service au musée Rodin. Mais Rodin cherche avant tout la vérité et exprimer la création de Victor Hugo à travers ce un grand modèle.
La statue est un don de la Fondation suisse Pierre Gianadda. Léonard Gianadda, son président, a donc voulu corriger ce qu’il voyait « comme une injustice » : si Rodin a représenté Victor Hugo à plusieurs reprises, la ville natale de l’auteur n’avait rien à voir avec l’œuvre du sculpteur, alors qu’une guerre s’exprime souvent par l’art . le bureau du maire.
Cette statue a été créée à partir d’un moulage en plâtre offert par le sculpteur à la France en 1916, qui est conservé au musée Rodin à Meudon (Hauts-de-Seine), et a été reproduite en 2019.
Bronze coulé, inédit, réalisé en trois exemplaires. Outre celle exposée à Besançon, la Fondation Gianadda à Martigny (sud-ouest de la Suisse) en conservera une, et l’autre au musée Rodin à Paris. « Le musée Rodin, en tant qu’ayant droit de l’artiste, conserve le droit moral attaché à l’oeuvre, et a la possibilité de publier l’oeuvre de Rodin, y compris à titre posthume, à partir du dessin original », a précisé Hugues Herpin.
« Cette statue de Victor Hugo montrera la force, la puissance et l’ampleur de ces combats qui doivent se poursuivre à ce jour, la défense des droits de l’homme, la lutte contre la peine de mort, contre l’esclavage, la souffrance, le rejet de l’autre. » et la xénophobie », a déclaré la maire (EELV) de Besançon, Anne Vignot.
Elle a également évoqué la « négativité inacceptable » qu’a eue récemment la mairie, concernant la restauration d’une statue de Victor Hugo, oeuvre d’Ousmane Sow, qui était exposée à Besançon. « Ces œuvres ont un grand rôle pour faire passer un message : c’est un art vibratoire, qui nous aide à comprendre, à avancer, à interpréter le monde », a déclaré l’élu.
VOIR CECI – Statue du roi Charles recouverte par des écologistes au musée Tussauds.