En 2016, à 23 ans, il participe à son premier Vendée Globe. A l’époque, il était le plus jeune marin de l’histoire de cette course mythique. Mais Alan Roura a ensuite barré le plus vieux bateau de cette édition. Quatre ans plus tard, le Genevois peut embarquer pour son deuxième tour du monde en solitaire sur un yacht plus compétitif. Mais le résultat final n’est pas à la hauteur de l’espoir, aussi raisonnable soit le projet. Dans ce tout petit monde des régates océaniques, où les sponsors se font plus rares que jamais, on craignait donc que le Genevois peine à trouver un sponsor suisse majeur pour permettre au petit Suisse de s’offrir enfin une vraie bête de course dans la perspective d’une troisième participation. in tem Everest des mers, dans les années 2024-2025. Mais Roura n’est pas impossible : Hublot a fini par céder à ses appels. Et le marin de Versoix (GE), exilé à Lorient, rejoint désormais la flottille des favoris.

– Alan, racontez-nous le jour où Hublot est officiellement devenu votre sponsor principal.

– Alan Roura : La journée sera aussi émotionnellement intense. En octobre dernier, nous nous précipitions pour acheter le yacht Hugo Boss d’Alex Thomson. C’était une opération compliquée car j’avais certes un sponsor pour acheter ce bateau, mais il me fallait encore un sponsor principal pour boucler la vente. Et l’affaire a été débloquée en une journée. Toute la matinée ma femme Aurélia était au téléphone avec notre marraine, et j’étais avec Hublot. A 16h30, la caution est réglée et versée au propriétaire du bateau. Folle journée!

– Cela fait longtemps que vous essayez d’emmener un Hublot dans vos aventures océaniques ?

– Nous sommes en contact avec Hublot depuis plus de quatre ans. Cet horloger nous a toujours semblé être une marque au diapason du Vendée Globe. Elle avait déjà soutenu Dominique Wavre lors d’une de ses quatre participations, en 2004. Difficile de les oublier, car nous passions souvent près du siège de la société à Nyon (VD), sur l’autoroute Genève-Lausanne. Aurélia et moi étions convaincus que Hublot était le partenaire idéal pour notre équipe : une marque jeune, créative, aux technologies innovantes, mais une marque qui sait rester fidèle à son image. Vous pouvez reconnaître instantanément une montre Hublot. Les planètes se sont soudainement alignées et cette collaboration porte ses fruits. C’est bien!

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– Sponsor et yacht le même jour en novembre et que s’est-il passé ensuite ?

– Dès le lendemain de cette journée mémorable, Alex Thomson, le capitaine du bateau, m’a appelé pour me dire de venir à Cascais au Portugal et de descendre avec lui en Méditerranée à bord de son Hugo Boss. Et déjà lors des premiers voyages il y a eu un choc : j’ai pu mesurer à quel point je changeais littéralement de catégorie sur un tel yacht, à quel point je n’avais jusqu’alors été condamné qu’à un outsider.

– Puis en décembre tu as convoyé le futur Hublot jusqu’à ta base de Lorient. Cela a-t-il piqué votre curiosité ?

– Pire que ça! A Lorient, cette péniche est une véritable catastrophe depuis qu’elle y est amarrée ! Nous avons dû installer des caméras pour le regarder car les gens viennent sur le bateau la nuit pour prendre des photos. A son arrivée, tout le monde était sur les pontons et voulait monter à bord pour lui rendre visite. Mais il n’y a aucun doute : il y a des secrets de fabrication que je veux garder.

– Hormis le cockpit fermé, dont on parlait beaucoup il y a quatre ans, qu’y a-t-il de si particulier dans cet Hugo Boss devenu Hublot ?

– Le skipper a tout à portée de main. L’ergonomie est poussée à un niveau d’excellence sans précédent. En plus, comme Alex fait la même taille que moi, ça me va au centimètre près ! Nous ne voulons rien changer, donc tout est parfait. L’électronique, par exemple, ressemble au cockpit d’un avion. Tous les fils sont numérotés, identifiables, alignés sur un trait. Et puis ce bateau a été conçu non seulement pour glisser dans l’eau, mais aussi pour fendre l’air, grâce à un aérodynamisme ultra-fin.

Sur la Route du Rhum avec Alan Roura

– Diriger un bateau enfermé dans une armure n’est-il pas oppressant ?