Le « prédateur de la forêt » est soupçonné d’avoir violé cinq adolescents en une décennie en Charente-Maritime.

Un homme, soupçonné d’avoir violé cinq adolescentes entre 1998 et 2008 en Charente-Maritime et en région parisienne, a été confondu principalement grâce à des analyses génétiques du FBI, le service d’enquête américain. Surnommé « le prédateur des bois », il a été mis en examen et arrêté jeudi.

Le premier viol remonte au 4 décembre 1998. Ce jour-là, un homme enlève une jeune fille de 16 ans à La Rochelle (Charente-Maritime). Il l’emmène dans un endroit isolé de la commune de Ballon, située à une vingtaine de kilomètres, la kidnappe et la viole sous la menace d’une arme. Elle redémarrera selon la même procédure en région parisienne, le 1er avril 1999, puis le 16 avril 2000, le 3 juillet 2000 et le 8 juin 2008. Ses victimes étaient âgées de 15 à 19 ans.

Après les avoir violées, l’homme, qui a agi ouvertement, a relâché les filles. Deux d’entre eux ont également été volés. Plusieurs informations judiciaires ont été ouvertes sur les cinq viols à Paris, Versailles et Evry. Le 8 juin 2016, ces investigations ont été réunies dans le cabinet d’un juge d’instruction près le tribunal de grande instance de Paris.

À lire aussiÉtats-Unis : exécution dans le Mississippi d’un ancien Marine reconnu coupable de viol et de meurtre

« La fusion du procédé était justifiée, à savoir, par des similitudes dans le modus operandi (enlèvement en zone urbanisée, transport dans une zone forestière isolée sous la menace d’une arme) et par la découverte d’un ADN commun, extrait de spermatozoïdes détectés dans les cinq victimes », a-t-il indiqué dans un communiqué la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau. Le juge d’instruction parisien « a saisi les autorités américaines le 25 août 2021 par le biais d’une lettre de requête internationale aux fins d’analyses génétiques », détaille le procureur.

« Le 24 octobre 2022, le FBI (Federal Bureau of Investigations) a publié son rapport dans lequel il a pu identifier des personnes qui pourraient être des ancêtres de l’agresseur », a déclaré Mme. Beccuau.

Correspondance entre les ADN

Il apparaît donc que le suspect avait un ancêtre connu dans les archives de la justice américaine. Aucune précision n’a été donnée sur les raisons qui ont conduit le juge d’instruction à délivrer une commission rogatoire aux Etats-Unis ni sur l’identité de cet ancêtre. C’est ce rapport du FBI, « ainsi que les investigations menées sur la base des éléments recueillis au moment des faits, concernant notamment le signalement de l’auteur et des véhicules utilisés pour le transport des victimes » qui ont conduit à « l’identification et l’arrestation d’un homme de 62 ans à Courtry (Seine-et-Marne) », poursuit-elle.

À Lire  Environnement : Shein, la face cachée d'un géant chinois de la mode

Interpellé mardi et placé en garde à vue, le retraité a partiellement reconnu les faits lors de ses auditions, selon une source proche. Une comparaison de son ADN avec le profil génétique du suspect trouvé sur les victimes a conclu une correspondance. Le suspect a été mis en examen jeudi pour « enlèvement et séquestration, viol commis sous la menace d’une arme, vol avec arme à feu, agressions sexuelles commises sous la menace d’une arme sur cinq victimes », a indiqué le procureur dans le communiqué.

Il a ensuite été placé en détention provisoire par un juge des libertés et de la détention, selon une source judiciaire. L’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP), chargé des investigations, a lancé en avril 2019 l’appel à témoins pour localiser ce suspect, surnommé « le prédateur de la forêt ». Dans cet appel à témoins, accompagné d’un portrait composite réalisé par un logiciel le rendant plus réaliste, l’homme était décrit comme étant âgé d’une soixantaine d’années, de type européen, mesurant « entre 1,80 et 1,90 m », avec « aux yeux de très légères contusions ». , un « look d’acier », un « visage jaunâtre » avec des « rides frontales » et des « cheveux gris ».

Dans une autre affaire, la technique ADN de parenté en France a identifié un suspect dans le viol et la mort, en 2002 dans la Somme, de la banquière Elodie Kulik, âgée de 24 ans, dix ans après des investigations sans résultats.

VOIR AUSSI – Justice : Farid El Poilu devient le 12ème condamné reconnu victime d’erreur judiciaire