Dentiste rue du Faubourg-Boutonnet de trente-huit ans de rang, Maurice Yrles a définitivement fermé son cabinet le 30 décembre.
Le dentiste du faubourg Boutonnet est fermé à partir du 30 décembre. Arrivé en 1984, Maurice Yrles, chirurgien-dentiste prend sa retraite au plus grand regret de ses patients. Il confie : « Quand j’ai annoncé mon départ, j’ai reçu beaucoup de cadeaux mais le plus touchant a été les réactions. Un patient qui venait depuis plus de 25 ans est tombé dans mes bras en larmes ». Un autre témoigne : « J’écrirai au conseil de l’ordre, pour qu’il ne vous laisse pas partir ».
« Être dentiste ce n’est pas mentir comme un arracheur de dents, surtout avec les enfants »
En 38 ans de carrière, Maurice, comme l’appelaient certains de ses proches et fidèles patients, a su se tailler une place unique : « Au début, je travaillais beaucoup avec les gens du quartier. C’est un risque. ça va bien, c’est un avantage ». Grâce à son approche pratique, sa réputation s’est rapidement construite dans ce métier difficile. Qui n’a pas eu peur de traiter une simple carie ? Maurice explique : « Les soins dentaires font peur car le patient ne voit pas ce qu’on lui fait. De plus, le bruit des appareils est traumatisant. Certains viennent avec le baladeur pour ne pas entendre ». Maurice a su créer la confiance : « Être dentiste, ce n’est pas mentir comme un cure-dent, surtout avec les enfants. J’explique ce que je vais faire et j’indique les sensations à venir ». Et pour éviter d’attendre ? « une source de stress », il prenait ses rendez-vous toutes les demi-heures, ce qui lui laissait souvent le temps de discuter. « J’aime plaisanter avec mes patients, nous avons eu beaucoup de discussions en dehors des soins. Je ne les oublierai pas. »
Le dentiste rajeunit et se féminise
Avec le départ à la retraite de la génération du Dr Yrles, et même si le vieillissement de la population engendrera davantage de besoins en soins bucco-dentaires, nous ne manquerons pas de chirurgiens-dentistes, surtout dans nos régions ensoleillées. Au niveau national, les effectifs ont augmenté de 4,8% en 9 ans (*) avec l’augmentation du numerus clausus en 2012 et l’arrivée de praticiens qualifiés dans d’autres pays européens. En région Occitanie, la densité de la profession est l’une des plus élevées de France, juste derrière Paca et devant l’Île-de-France. La tendance à l’héliotropisme des professions médicales se confirme surtout autour des grandes agglomérations proches du littoral. Cela crée une inégalité territoriale. Le département de l’Hérault compte 83 chirurgiens-dentistes pour cent mille habitants, alors que la moyenne nationale est de 63 (42 en Normandie).
« La meilleure prothèse, c’est celle que vous ne ferez jamais »
La profession rajeunit avec une moyenne d’âge de 46 ans et se féminise puisque 48% des praticiens sont des praticiennes. En 2011, ils représentaient à peine 40 % des effectifs. En 2021, la féminisation atteindra près de 55 % pour les 30-34 ans. Enfin, sachant que 50 % des dentistes de 45 à 49 ans sont des femmes, et que les dentistes de 50 ans et plus sont majoritairement des hommes.